mercredi 26 mars 2014

Faces

Aujourd'hui, rions un peu avec le top têtes des meilleures expressions des candidates aux Oscar les soirs de remises de prix. Notons que je dis candidates, parce que, pour je ne sais quelles raisons, je suis toujours beaucoup plus sensible aux actrices qu'à leurs partenaires masculins, et il y a déjà pas mal à explorer de ce côté-là. Alors, voici mon classement, qui révélera en exclusivité la grande lauréate de la meilleure expression oscarienne!

10 ~ Meilleur réalisateur 2012: Emmanuelle, ou les affres de la perplexité.


Alors, je ne sais pas quel cameraman a bien pu trouver une ressemblance frappante entre elle et lui, mais le résultat est plutôt cocasse, avec une Emmanuelle Riva, l'index sur le menton, semblant se demander à quel moment elle a réalisé Silver Linings Playbook lors de l'année écoulée.

09 ~ Meilleure actrice 1998: Meryl, ou: "Mamma mia! E 'la fine del mondo!"


Evidemment, c'est l'Oscar le plus haï de l'histoire, même si la victoire de Gwyneth Paltrow est en soi bien moins déplaisante que ce discours enrobé de saccharose (Et ça pleurniche! Et ça remercie jusqu'au petit chat de la meilleure amie, et gnagnagna!), et les réactions les plus commentées sont surtout celles des perdantes: Fernanda Montenegro et son sourire crispé au mépris à peine dissimulé, Cate Blanchett qui tente de faire bonne figure coûte que coûte, et surtout Emily Watson qui regrette visiblement de n'avoir pas apporté son bazooka pour dézinguer la pécheresse. Cependant, la plus mémorable du lot reste pour moi Sainte Meryl, mignonnement catastrophée lorsque Gwyneth pense ne pas mériter son Oscar face à elle. Avec ses mains autour du visage, elle paraît telle Hécube devant la chute de Troie, même si un bref regard sur le côté révèle que non, elle n'en a finalement rien à faire!

08 ~ Meilleur second rôle féminin 1981: Maureen, ou la secousse électrique.


La vidéo passe un peu inaperçue alors qu'en y regardant de près, ça regorge de millions d'éléments tous plus jouissifs les uns que les autres. Et tout ça grâce au brillant de la divine Maureen Stapleton! En effet, qui lui envoie une décharge électrique alors qu'elle est tranquillement assise sur son siège? Est-ce pour cette raison qu'elle s'empresse de quitter la scène au pas de course après son discours? Quoi qu'il en soit, son mélange d'humour et d'ahurissement est à mourir de rire, comme le synthétise son désir de remercier tous ceux qu'elle a rencontrés dans sa vie entière, chose qu'elle fait de façon hilarante, pas comme 99% des pâles imitateurs venus ensuite. En outre, cette victoire permet d'entendre l'Internationale aux Oscars, de quoi ajouter au comique de situation.

07 ~ Meilleure actrice 1984: Cache ta joie, Jessica!


Mettons les choses au clair: le discours de Sally Field est très drôle, et pas dans le mauvais sens du terme, et nous aussi, on aime tout particulièrement l'actrice à ce moment là. Néanmoins, Sally trouve quand même le moyen de se faire voler la vedette juste avant de monter sur scène, grâce à l'expression éminemment sympathique de Jessica Lange, visiblement très enjouée de ne pas gagner ce soir-là et qui saute littéralement sur son siège pour applaudir la gagnante. On cite souvent Ellen Burstyn et Joanne Woodward en 1973, ou encore Talia Shire en 1976, mais personne ne bat Jessica dans ce registre!

06 ~ Meilleure actrice 1977: Cache ta peine, Shirley MacLaine.


Toutefois, encore mieux que les actrices qui ne prennent même pas la peine de dissimuler leur agacement, voici le tour de celles qui tentent de faire bonne figure sans pouvoir retenir leurs émotions. Et ça, personne ne le fait avec autant d'humour que Shirley MacLaine juste après avoir entendu Janet Gaynor inviter Diane Keaton à la rejoindre sur scène, comme en témoigne ce sourire réussissant l'exploit d'être à la fois déçu et carnassier. A noter également l'inénarrable réaction de Jane Fonda, qui a eu le temps de se laisser pousser la barbe entre l'Oscar de Vanessa Redgrave et celui de Diane Keaton.

05 ~ Meilleure actrice 1987: Je suis gai, soyons gais, il le faut, je le veux!


C'est visiblement ce qu'a dû souffler Pâris à l'oreille de Sally Kirkland en 1987, laquelle se reprend in extremis pour livrer le sourire le plus crispé jamais vu aux Oscars. Ce petit roulement de langue dans la joue semble d'ailleurs confirmer l'état de crispation extrême de la dame, qui souffre déjà le martyre quand Paul Newman cite son nom. Heureusement, Sainte Meryl est encore là pour faire venir à elle les brebis égarées, et divertir par-là même l'assistance en battant le record du saut en hauteur sans perche. Dommage que ce ne fût pas les JO, sans quoi elle aurait ajouté une médaille d'or à ses déjà très nombreux prix!

04 ~ Meilleure actrice 2007: La petite Marion dans la grande ville.


Tout d'abord, il y a Cate Blanchett, bien décidée à nous montrer le fond de son gosier à partir de la plus grande bouche bée jamais entrevue sur Terre. Ensuite, il y a Julie Christie qui prend bien le temps d'accuser le coup avant d'applaudir de façon un peu trop enthousiaste pour être honnête (à sa décharge, elle était considérée comme la favorite). Et puis, il y a... Amy Ryan qui, rien qu'avec cette vidéo, s'impose comme ma nouvelle idole ultime! Il faut dire que son sourire intrigué, en arrière-plan, qui révèle son hallucination totale en écoutant le discours le plus niais jamais prononcé au Kodak Theater, est l'une des choses les plus drôles du monde! A vrai dire, on comprend l'émotion de la lauréate, mais de là à faire des bruitages sans queue ni tête avant de faire un calembour totalement obsolète depuis la fin du XVIIIe siècle...

03 ~ Meilleure actrice 1962: Joan, ou la jubilation incarnée.


Sainte Meryl ou pas, personne n'arrive à la cheville de la déesse Joan Crawford lorsqu'il s'agit de faire des siennes aux Oscars. Et quelle meilleure occasion que cette célébrissime cérémonie où la dame, ravie de couper l'herbe sous le pied de sa plus célèbre rivale, arrive sur scène dans toute sa splendeur, illuminant l'assistance d'un sourire machiavélique tranchant avec la comptine toute mignonne jouée en fond sonore, pour mieux triompher de l'injustice la plus blessante, et chanter par-là même un hymne tout entier aux égos surdimensionnés? Il est d'ailleurs d'autant plus jouissif de constater que la déesse, pas à une garcerie près, n'est même pas fichue de prononcer correctement le nom d'Anne Bancroft, entamant son discours comme à deux doigts de dire "Miss Crawford"! Ne t'inquiètes pas, on le sait que tu t'aimes, Joan, et nous aussi!

02 ~ Meilleure actrice 1974: Stone, the world is stone.


Objectivement, personne n'est en mesure de détrôner Joan Crawford pour le prix de la meilleure réaction oscarienne de l'histoire, mais il y a tout de même deux vidéos qui lui passent devant puisqu'elles impliquent plusieurs personnes en un ballet d'émotions toutes plus jubilatoires les unes que les autres. D'ailleurs, je ne sais même pas par où commencer: Gena Rowlands qui ne prend même pas la peine de retenir un vilain juron devant la caméra? Les réactions béates et simultanées de Diahann Carroll et Valerie Perrine? Le cameraman qui se braque sur Faye Dunaway comme si elle avait gagné, et qui tente de masquer sa déception par un élégant sourire de circonstance? Autant de réactions dans un laps de trois secondes, c'est insurpassable, me direz-vous. Et pourtant si! Car à ce petit jeu, tout le monde se fait méchamment voler la vedette par une Anjelica Huston totalement atone, fixant le vide sans applaudir, à se demander si on n'a pas affaire à une statue de cire... ou un gros rail de coke. Vous avez dit 1970's?

01 ~ Meilleur second rôle féminin 1975: Oh Sylviaaaaaaaa!


Mais voilà, la meilleure grimace, celle qui bat tout le reste à plate couture, est à chercher un an plus tard dans cette hilarante vidéo où tout est à mourir de rire. Franchement : entre la délicieuse Lily Tomlin vêtue comme à un couronnement, Susan Sarandon filmée par erreur et totalement amusée par la situation, et Sylvia Miles qui a eu la bonne idée de fumer trois hectares de marijuana avant d'entrer dans la salle, comment ne pas trouver cette vidéo irrésistible? Non, décidément, Joan Crawford ou pas, c'est Sylvia Miles qui remporte le titre! Congratulations!

Et vous, quelles sont vos réactions favorites? Une Meryl Streep catastrophée? Une Mauren Stapleton électrisée? Une Amy Ryan ahurie? Une Joan Crawford extatique? Une Sylvia Miles défoncée? Une autre? N'hésitez pas à partager vos découvertes!

15 commentaires:

  1. Ironie du sort ce post, le jour où Gwynie chérie (J'adore Paltow, je l'aurais nommée au moins six fois) annonce son divorce (après 11 ans de mariage) avec Chris Martin. En bon fan je prie pour qu'elle lui laisse la garde des enfants et qu'elle se remette au boulot plus sérieusement. Y'en a marre des Iron Man ... Bon je suis abject, je sais.

    Alors sinon au hasard ... j'avais oublié que 1975 comptait deux de mes interprétations secondaires favorites : Miles et Vaccaro, merci ... ce que je préfère c'est le diadème de Lily Tomlin.

    Mais je vote Amy Ryan ...

    Cela dit on donnerait cher pour voir la tête de B.Davis en 1962, celle de R.Russell en 1947 ou 1958 et bien sûr celle de Susan Hayward en 1955.

    L'Anonyme

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    1. "Gwynie chérie", à ce point? Tu la nommes pour quoi?

      Cool pour Amy Ryan qui mérite amplement le trophée. A vrai dire, je réalise que je n'ai encore jamais regardé la tronche de "Maestrrrrro Olivier Dahan" tant je suis subjugué par le sourire machiavélique d'Amy au second plan!

      Et oui, qu'il est dommage de ne pas avoir les réactions antérieures aux années 1970. J'imagine Bette qui tenterait de faire un croche-pied à Crawford pour l'empêcher d'atteindre la scène. Roz Russell en 1947 me mettrait très mal à l'aise si ce qu'on dit d'elle est avéré. Sinon, Barbara Stanwyck en 1937, OdeHa en 1941, Davis et Swanson en 1950 vaudraient aussi leur pesant d'or. Sans parler de Miriam en 1935... Et la réaction de Crawford à l'annonce de la victoire de Shearer en 1930 devait être hors de prix!

      Sinon, elles ne sont pas rentrées dans mon top 10, mais j'avais également pensé à: Catherine Burns en 1969 qui se la pète à mort; Sally Kellerman en 1970 qui fait style "je suis engagée dans une grande conversation pour mieux masquer le stress à l'annonce des résultats"; les réactions simultanées d'Ellen Burstyn et Joanne Woodward en 1973; Talia Shire à deux doigts de commettre un meurtre en 1976; l'air complètement abattu de Kate Winslet pendant le discours d'Helen Hunt en 1997, et Renée Zellweger tirée par le botox en 2002. S'il existe d'autres réactions amusantes, merci de le signaler!

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  2. Emma, SIL, Ripley, La Famille Tenenbaum, Sylvia et Preuves irréfutables. Ce dernier film lui permet de donner sa dernière interprétation vraiment bonne et neuve et ça a presque dix ans :-(. Bon je donne du "chérie" à plein d'actrices, mais Gwyneth c'est à part. Encore des souvenirs de salles obscures à 18 ans quoi ...

    Pour les actrices, en fait je manque d'idées. Je regarde les oscars depuis une dizaine d'années maintenant mais peu de choses m'ont marqué ou alors tu les as notées. Je me rappelle bien de Blanchett horrifiée par elle-même dans Elisabeth the golden Age (un grand classique souvent montré sur internet) ou encore la tête de Riva qui n'a pas l'air d'être sûre de comprendre la victoire de Lawrence.

    Il aurait fallu me filmer moi quand Catherine Zeta Jones a vaincu Julianne Moore en revanche ... comme je ne suivais pas du tout à l'époque, c'était une surprise totale pour moi (et une déception cuisante) - mais en un sens c'était plus sympathique. Aujourd'hui, avec internet et l'abondance des prix précédents les oscars, le suspens est souvent mort-né.

    Anonyme

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    1. Perso j'aime bien Gwyneth dans Emma mais 1996 est une année chargée, ainsi que dans Shakespeare (même si son déguisement masculin est peu crédible à mon avis). Pour Ripley je la trouve émotionnellement très bien dans la deuxième partie, mais trop fade au début pour me satisfaire amplement, ou pour faire oublier Marie Laforêt dans la version d'origine! Rien à redire en revanche sur les Tenenbaum où elle est excellente. Pas vu d'autres films avec elle, sauf Contagion qui me pose un énorme problème d'éthique (genre faire survivre ... plus inutile que jamais au lieu de ...). Disons que j'aime bien Gwyneth comme ça, mais je peux facilement trouver une bonne douzaine d'actrices de sa génération qui lui passent devant dans mes préférences.

      Pour les réactions oscariennes, elles sont de plus en plus policées de nos jours, alors difficile de trouver matière à réflexion récemment. Par contre, pour Blanchett horrifiée, on peut voir ça où? Je ne connais que la vidéo qui commence dès l'annonce de la gagnante... Sinon, j'aime bien l'énumération des nommées en 1996, avec l'éclat de rire de Diane Keaton et le sourire tout mignon d'Emily Watson, avant que Frances McDormand ne livre la démarche la moins élégante du monde en montant sur scène. Mais ce n'est pas drôle en soi.

      En revanche, team CZJ pour moi, pour 2002. Il est désolant que Julianne Moore n'ait pas encore gagné, mais je ne lui aurais pas donné pour The Hours.

      Et oui, il n'y a plus de suspens aujourd'hui, c'est affreux. En plus, je suis sûr que sans les prix précurseurs, certaines stars ne seraient plus oscarless de nos jours. Parfois, ces prix annoncent une tendance montée de toutes pièces en fonction du buzz de début d'année, et il n'est plus personne pour la contredire le moment des Oscar venus. Snif.

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  3. Je cherche, je cherche pour Blanchett, mais je ne retrouve pas : son clip était la scène où elle hurle "I too command to the Wind, Sir". Du franc surjeu de Diva. Gros plan sur Blanchett qui fait une grimace de dégout et de gêne hyper perceptible et rigolote. Ah un moment c'était même un gift à la mode sur le forum d'oscar watch. Le problème c'est que désormais quand on tape quelque chose en rapport avec "oscar" et "cate blanchett", même en précisant 2005 ou "Elisabeth Golden Age" on a une avalanche de lien vers l'année dernière. :-( bon si je retombe dessus je te dis.

    Mais en attendant on veut supporting 1952 ... on est pas là pour rigoler, je te rappelle.

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  4. "Une bonne douzaine d'actrices de sa génération" ... ça fait pratiquement toutes les autres du coup !

    Anonyme repenti

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    1. Oui, je me suis exalté. Mais si l'on prend les actrices nées entre la fin des années soixante et le début des 1970's, et qui ont percé dans les années 1990, on trouve au moins les Kidman, Blanchett, Collette, Watson, Winslet, et Ryder qui lui passent devant dans mes préférences! J'aime bien Cameron Diaz aussi, mais je ne sais pas si je la préfère à Gwyneth. La seule que je n'aime pas, c'est Hilary Swank. Brrrrr.

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  5. J'ai clairement un problème (mais que je ne sois pas banni de Gretallulah ...) parce que je suis fan à la fois de Gwyneth, de Swank (même si ce qu'elle fait dans Boys don't cry m'a tellement ému que je ne veux plus jamais revoir le film), de Bullock, de Zellweger et de Naomi Watts ... bref en général les actrices 90's que la plupart d'entre nous détestent ! Mes seules chances de me faire accepter malgré ma différence : j'adore aussi Blanchett ainsi que Mirren et Dench (que je compte, malgré leur plus au moins grand âge, comme des stars de la même période).

    Les autres ça va de la grande admiration (Kidman, Collette, Winslet, Morton) à une relative indifférence (Angelina Jolie, Ryder, Diaz, Roberts) avec parfois un intérêt plus personnel (Aniston, Berry, Watson) ... mais ce qui est sûr c'est que je préfère cette génération là que je trouve quelque part assez proche des actrices de l'âge d'or -beaucoup de "jeu" (voir de surjeu), des personnalités très affirmées, des physiques ou très singuliers ou très glamours, en tout cas pas qui ne se remarquent pas par le naturel - aux plus jeunes qui me font souvent peu d'impression, même une Portman, sans parler d'Hathaway, Cotillard ou Knightley.
    Jennifer Lawrence est sympa et mimi comme tout mais franchement une nomination pour American Hustle dans lequel elle a l'air déguisée pour avoir l'âge de son personnage ? Non vraiment pas.

    Dans quelle mesure est-ce objectif ? Pas sûr.

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    1. Je dois être le seul de cet avis mais... je n'accroche pas des masses à Hilary Swank dans Boys Don't Cry... alors que j'ai été totalement ébloui par Chloë Sevigny. Je détaillerai mes impressions le moment venu, mais j'ai moi-même du mal à comprendre ce ressenti dans la mesure où le film semble fait pour me toucher.

      Bullock: j'attends de voir Gravity et on en reparle. Zellweger: dans la catégorie "j'aime bien mais je peux vivre sans", avec Gwyneth. Watts: l'intérêt s'est étiolé au fil des ans, mais amour ardent pour Mulholland Dr.! Jolie: encore rien vu d'elle, jamais une célébrité de cette envergure ne m'avait ennuyé à ce point. Diaz peut être drôle et touchante, mais pas nécessairement éblouissante. Aniston: n'ai vu que 3 épisodes de Friends, qui m'ont fait à peu près autant rire qu'une boîte de Prozac... Flemme d'en savoir plus. Berry: vue que dans James Bond...

      Blanchett est une déesse de charisme et de talent, impossible de ne pas être ébloui. Kidman remporte tous les honneurs pour le rapport grandes performances / films de prestige. Collette est éminemment talentueuse même s'il faudrait qu'elle se renouvelle. Winslet: j'aime de moins en moins passé Eternal Sunshine, mais ses dix premières années de carrière sont phénoménales. Watson me fascine depuis le début, j'aimerais qu'elle revienne sur le devant de la scène. Ryder: pas forcément fan de l'actrice, mais son visage et sa personnalité me parlent beaucoup, et c'est aussi l'une des premières actrices sur lesquelles j'ai mis un nom (la faute à un père fou furieux qui m'a montré Dracula à 5 ans...). Roberts: comment ai-je pu l'oublier?! Son charisme rend chacun de ses films un minimum intéressant, même si ses bons rôles se comptent malheureusement sur *le* doigt d'une main... Sinon, de la même génération bien qu'elle ait commencé plus tôt: Laura Dern! Gros coup de cœur!

      Après, je n'ai pas de préférences de génération. Ou alors, ça peut s'entendre dans le sens où, avant d'aller au cinéma à l'adolescence, j'ai d'abord été élevé avec des films des années 30/40, et j'ai commencé à construire mes goûts voire des aspects de ma personnalité à travers Bette Davis et Joan Crawford, ce qui explique pourquoi je suis fou à lier (!!!) et pourquoi je suis davantage sensible aux stars de cette époque qu'aux nouvelles. L'autre ingrédient totalement subjectif, c'est que j'ai deux fois plus de chances d'aimer une actrice si elle est charismatique et si elle incarne un personnage charismatique, indépendamment de la richesse de la performance en question... Coucou Marlene!

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    2. PS: Les actrices les plus "récentes" que tu cites me laissent également de marbre. Je suis relativement insensible à Portman et Hathaway et Cotillard creuse un sillon (mouihihi!) dont je n'ai que faire. En revanche, je suis contre toute attente assez fan de Keira Knightley, dans la même logique que Winona Ryder. Genre pas une très grande actrice mais quelque chose dans sa personnalité me séduit. Aucune idée d'où ça peut venir. Sinon, j'aime bien Jennifer Lawrence mais elle pourrait se retirer d'Hollywood que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Actuellement, je suis plutôt team Carey Mulligan et Jessica Chastain!

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    3. C'est peut-être l'omniprésence de Jennifer Lawrence qui joue (omniprésence qui ne me dérange pas, je suis fascinée par sa capacité à dire tout ce qui lui passe par la tête) mais j'ai l'impression que les "actrices récentes" et déjà oscarisées ont totalement disparu de l'actualité.

      Depuis sa victoire, Natalie Portman tente de prouver que son Oscar était une erreur de parcours en jouant le plus mal possible dans des comédies romantiques faussement subversives et la plus mauvaise licence Marvel. Il y a bien sa participation à deux futures productions de Terence Malik mais son nom a cessé d'être synonyme de chef-d’œuvre depuis qu'il s'est converti au stakhanovisme donc je suis loin d'être convaincue.

      Anne Hathaway a décidé de faire une carrière à la Sandra Bullock, enchaînant les comédies romantiques niaises pour mieux estourbir les critiques la quarantaine venue, grâce à une perruque blonde et un drame ambitieux et larmoyant.

      C'est triste à dire mais celle qui se débrouille le mieux est probablement Marion Cotillard. Quand elle évite de se prendre pour Gena Rowlands en tournant dans les navets de son compagnon, elle travaille avec des réalisateurs intéressants. Dommage que son ""jeu"" soit aussi irrégulier.

      /aparté

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    4. As-tu vu The Immigrant en définitif? Quoi qu'il en soit, Marion a un atout de taille tout de même, à savoir qu'elle peut se replier en France pour se ressourcer au cas où, tandis qu'Anne, Natalie et consort sont des produits purement hollywoodiens et vivront peut-être d'autant plus mal le passage à la quarantaine... Il est d'ailleurs intéressant de noter que Marion n'a, jusqu'à présent, jamais été en considération pour un prix américain pour ses productions US (cf The Immigrant), et qu'à chaque fois qu'elle a été nommée ou failli l'être, c'était pour des films français (La Môme, De Rouille et d'os).

      J'ai l'impression qu'avoir une base de repli ailleurs qu'aux States permet d'allonger sa durée de vie à Hollywood. Beaucoup d'actrices britanniques ou australiennes continuent d'y avoir une belle carrière, quand leurs consœurs qui restent dans le giron d'Hollywood ont tendance à s'effacer. C'est tout du moins mon ressenti, si ça se trouve cette "analyse" est totalement à côté de la plaque.

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    5. N'ayant pas pu aller le voir au cinéma j'ai...totalement oublié l'existence de ce film. Je ne perds pourtant pas espoir d'être *enfin* charmée par la Cotillard dramatique.

      Dans les bases de repli, il faudra compter de plus en plus sur la télévision américaine qui attire de plus en plus de réalisateurs talentueux (même si la plupart se contentent de réaliser le premier épisode contre un gros chèque) et d'acteurs reconnus. La saison 2012/2013 est assez révélatrice avec un nombre ahurissant de projets, dont Behind the Candelabra qui a été primé à Cannes. Il est encore trop tôt pour dire si la télévision permettra à certains acteurs de retrouver le chemin des plateaux de cinéma mais c'est un acteur qu'il faudrait prendre en compte. Peut-être que je me plante totalement mais ça me ferait mal au cœur de voir Greta Gerwig reléguée ad vitam aeternam parce qu'elle a eu le malheur de signer pour une sitcom débile sur CBS.

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  6. Ah, à propos de Laura Dern, c'est grâce elle que j'ai réalisé que j'avais un "oscaradar" ! Je regardais en toute innocence Rambling Rose (en espagnol et en Espagne) avec ma mère-grand quand j'ai eu une révélation. Je me suis dit "je suîs sûr qu'elle a été nommée aux oscars pour ce rôle" ... Bingo ! Bon d'accord ça n'est pas arrivé si souvent que ça par la suite, mais une autre fois en regardant le Petit Lieutenant avec mon conjoint je l'ai fixé et je lui ai dit "je te parie que
    Nathalie Baye a été nommée aux césars pour ça" (en fait elle avait gagné mais je l'ignorais complètement). Il m'a dit qu'il ne voyait pas pourquoi pour ce film plus que pour un autre ... j'avais du mal à expliquer pourquoi mais ça me semblait évident.
    Bon, vous pourrez m'appeler "Divin prophète" à l'avenir. :-)

    Knightley j'ai détesté avec violence son Elizabeth Bennett, je pense que c'est une réaction de fan de Jane Austen déçu (rendez-nous Greer Garson) : je l'ai trouvée à côté du personnage et j'ai haï sa nomination du coup. Depuis ça va mieux, surtout que j'ai de la peine en la voyant chercher un rôle qui lui aille sans toujours de succès. Et je l'ai trouvée vraiment bien dans A dangerous Method.


    "Aniston: n'ai vu que 3 épisodes de Friends, qui m'ont fait à peu près autant rire qu'une boîte de Prozac... Flemme d'en savoir plus"

    C'est là où je me sens vieux ... connaître quelqu'un qui n'a vu que trois épisodes de friends (même virtuellement) me renvoie aux changements de générations (tu vas me dire aussi que tu n'as jamais vu Sex and the City ou Ally MacBeal). Je rêve d'une reconnaissance tardive de la carrière d'Aniston, au moins au GG. J'ai toujours regretté qu'elle n'ait pas été nommée aux GG pour L'Objet de mon affection, une comédie romantique vaguement queer que j'avais adorée (avec Paul Rudd).

    Berry et Jolie méritent le coup d'oeil dans leurs rôles à oscars, tu auras bien l'occasion pour le blog un de ces jours, de toute manière.

    "Ou alors, ça peut s'entendre dans le sens où, avant d'aller au cinéma à l'adolescence, j'ai d'abord été élevé avec des films des années 30/40, et j'ai commencé à construire mes goûts voire des aspects de ma personnalité à travers Bette Davis et Joan Crawford, ce qui explique pourquoi je suis fou à lier (!!!) et pourquoi je suis davantage sensible aux stars de cette époque qu'aux nouvelles."

    C'est ce qui fait pour moi un des intérêts de ton blog, par rapport aux blogs "oscars" américains où en général on ne les sent pas trop à l'aise avec le cinéma plus ancien.

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    1. Je n'ai malheureusement pas ce don de prophétie: à l'heure d'internet, j'ai eu un accès direct aux listes de candidates, que j'ai mémorisées assez vite.

      Sinon, je ne déteste pas la Lizzie Bennett de Keira Knightley même si ce n'est certainement pas une bonne performance (ce minaudage! Et ces grimaces à tout bout de champ!). Perso, ma Lizzie préférée reste Jennifer Ehle qui n'est pas tout à fait fidèle au roman (sous réserve d'une relecture), mais dont la version peut-être un peu plus moderne m'a vraiment plu. Cependant, la déesse Greer Garson est indépassable au cinéma, d'autant qu'elle n'a pas l'avantage d'avoir six heures de film pour étoffer une héroïne qui reste, à n'en point douter, l'un de ses plus grands rôles.

      Concernant les séries, effectivement, je n'ai jamais regardé Ally McBeal, et ma seule tentative de Sex and the City s'est résumée à un épisode. Mais je ne suis pas du tout branché séries il faut dire, et il n'y a aucune raison de se sentir vieux: tout le monde ne parlait que de Carrie Bradshaw dans mon lycée, et lorsqu'il a fallu écrire des saynètes pour un cours d'anglais, mes deux partenaires imposées ont nommé les garçons "Ross, Chandler et Joey"... Quelle coïncidence!

      A part ça, le fait d'avoir découvert le cinéma par la porte du Golden Age américain m'a rendu davantage sensible aux types de jeu expressifs de l'époque, et c'est sans doute pourquoi je préfère une interprétation "excessive" à l'ancienne à une interprétation trop naturaliste, d'où, peut-être, mon goût prononcé pour les divas de jadis par rapport à bon nombre d'actrices contemporaines (comme la Jessica Lange des années 1980 par exemple). Heureusement, mes préférences d'actrices transcendent les générations, et chaque décennie post Golden Age compte une poignée de dames que je vénère tout autant que leurs aînées.

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