dimanche 28 décembre 2014

The Good Earth (1937)



Tiens, puisque Luise Rainer déchaîne les passions gretalluliennes ce mois-ci, autant parler du film qui lui valut son second Oscar dans la foulée du Grand Ziegfeld. Et ça tombe bien, je viens justement de remettre la main sur The Good Earth, hébergé sur la version chinoise de Youtube, à savoir le site qui te propose un entracte toutes les demi-heures dans ta vidéo, avec une lolita mal fagotée qui te chante une reprise de l'inestimable groupe O-Zone, entre deux scènes de labeurs d'O-Lan et Wang Lung... Ambiance.

Alors, pour entrer dans le vif du sujet, notons qu'à l'instar de toutes les productions de prestige de la MGM, The Good Earth n'échappe pas à la règle: c'est beau et bien mis en scène, et la technique est toujours là pour sauver les meubles quand le film pèche par d'autres aspects. Pour ce faire, le toujours fabuleux Cedric Gibbons a reconstitué une ferme chinoise sur les terres californiennes (le Kuomintang avait autorisé l'équipe à venir tourner en Chine, mais au prix d'un contrôle et d'une censure très stricts), d'où une série d'images rurales assez jolies avec portes et murailles décorées, ferme aux briques rudimentaires et charrues tirées par des buffles, sans oublier deux ou trois chameaux qui passent dans la campagne dans certains plans. Ces décors ont été très bien photographiés par le très talentueux Karl Freund (Camille, Dracula, Metropolis), précisément récompensé par un Oscar pour ce film, dont on appréciera autant les plans rapprochés sur les blés que les plans d'ensemble de foule dans la montagne pendant l'exode rural, sans oublier le savant éclairage du visage de Luise Rainer lors d'une séquence nocturne. A noter que certains plans ont vraiment été photographiés en Chine par George Hill pour un projet abandonné, mais je ne sais pas quel pourcentage de ces images fut réutilisé dans The Good Earth. Plus impressionnants encore, les effets spéciaux pour reconstituer l'invasion des sauterelles sur les récoltes sont sans doute la plus grande réussite technique de l'œuvre, bien qu'apparemment, l'équipe n'arrivant pas à un résultat satisfaisant, un véritable fléau fut filmé quelques Etats plus loin pour être réutilisé dans la séquence la plus marquante.

De leur côté, les costumes restituent bien l'évolution de l'histoire: ça commence très chichement lors de la vie de misère dans la campagne, puis les vêtements gagnent en motifs et ornements à mesure que les tissus s'adoucissent après une trouvaille miraculeuse qui change le cours de la vie des héros. La musique pseudo-orientaliste d'Herberth Stothart reste quant à elle sympathique, sans laisser de marques aussi durables que ses inflexions asiatiques du Voile des illusions.

Donc, c'est encore une fois très réussi sur le plan technique, preuve qu'Irving Thalberg avait vraiment bon goût lorsqu'il finançait un projet. D'ailleurs, le producteur le plus mythique de la MGM batailla dur pour faire naître cette adaptation de Pearl Buck sur grand écran, malgré le refus initial de Louis B. Mayer qui n'imaginait pas qu'une histoire de paysans chinois intéresserait un public déjà réfractaire aux films ruraux américains, et quel dommage qu'il ne put voir le produit fini pour cause de décès prématuré. Par souci d'authenticité, Thalberg voulait précisément distribuer des acteurs chinois, ou tout du moins de faciès chinois, dans tous les rôles du film, mais pour vendre la marchandise et parce qu'il n'y avait soit-disant pas assez de ces acteurs disponibles en Amérique, il fallut jeter de la star aux spectateurs en grimant la nouvelle coqueluche MGM Luise Rainer et la star de la Warner prêtée pour l'occasion, Paul Muni. C'est ce qui coûta à la grande Anna May Wong le potentiel rôle de sa vie, et l'actrice ne cacha pas son dégoût, surtout lorsqu'on lui proposa le rôle de la danseuse briseuse de ménage en guise de compensation, rôle qu'elle refusa vigoureusement. Et la longue histoire de whitewashing n'était pas près de s'achever à Hollywood, comme l'ont montré les récentes polémiques autour d'Exodus.

L'histoire partait ainsi avec un certain handicap en matière de crédibilité mais ça n'empêche pas de suivre l'intrigue avec un certain intérêt. Et je plaide coupable: j'ai hérité du livre voilà bientôt quatre ans et je ne l'ai toujours pas lu; mais on notera que le scénario se divise en trois parties: la misère paysanne, l'exode à la ville et le retour à la terre. Chaque tiers compte son lot de séquences captivantes riches en tension, notamment la sécheresse poussant à l'exode et l'attaque des sauterelles, mais c'est surtout le pillage du temple en ville qui frappe durablement les esprits, avec ces mouvements de foule captés par la caméra de Sam Wood, l'un des quatre réalisateurs du film, et ces fusillades qui font trembler pour l'héroïne. Dommage qu'après le retour à la ferme, toute l'intrigue autour de la nouvelle concubine traîne en longueur et allonge un peu trop la durée du film, d'autant qu'à ce moment-là, on a bien compris que les personnages principaux n'évolueront plus, cette affaire n'apportant finalement pas grand-chose à leur arc narratif.

Les acteurs ont donc beaucoup à faire pour donner vie à des protagonistes assez soumis à la psychologie relativement stagnante, et je dois avouer que... je ne suis pas vraiment convaincu. Déjà, je hais la composition de Paul Muni, qui joue la carte du mythe du petit Chinois riant dès qu'il est heureux, offrant par-là même une performance assez horrifiante et affreusement stéréotypée: lorsqu'il marche en chancelant, les mains jointes, il garde toujours le sourire aux lèvres, et quand il est ravi d'aller se marier, il le fait bien savoir un éclatant de rire: "This is the day! Hahahahahaha!" Plus tard, on le retrouve aussi en train de ricaner devant son bébé, faisant au passage une petite danse ridicule, et lorsqu'il tombe amoureux de la danseuse, il surjoue l'éblouissement en récitant: "She's like a dreeeeeeam..." Il est nettement meilleur lors des passages plus sombres où il parvient à prendre un air assez sérieux et concerné, mais les scènes de liesse sont tellement effroyables qu'aucun de ses efforts dramatiques ne parviendra à faire remonter cette interprétation dans mon estime. De fait, même quand on le prend pour un marchand alors qu'il vient chercher sa future épouse et que la foule lui rit au nez, le voilà qui rit à son tour, pas du tout gêné d'une telle humiliation. Certes, le très humble Wang Lung ne sait pas réagir autrement, mais le rire de l'acteur est insupportable. Idem pour son père, incarné par Charley Grapewin, qui ne sait rien faire d'autre que ricaner sans arrêt: "Héhéhéhéhé! I should be a grandfather héhéhéhéhé! Food, food, food, héhéhéhéhé!" Bref, c'est atroce comme un œuf carré, et ça ne rend pas franchement hommage au peuple chinois, contrairement à ce qu'on tente de vous faire croire. Jessie Ralph fait quant à elle la méchante gouvernante dont le seul but est d'humilier O-Lan, rôle sans intérêt qui n'apporte rien à l'intrigue, Walter Connoly est tout autant insupportable, et Tilly Losch est assez inexpressive en danseuse envoûtante. Les principaux acteurs chinois du casting, les fils aînés d'O-Lan et Wang Lung sont tout aussi oubliables malgré le crédit physique qu'ils apportent au film.

Reste donc Luise Rainer, dont l'horrible performance dans The Great Ziegfeld ferait passer toutes ses autres interprétations pour des miracles, et force est de reconnaître qu'en dépit d'un maquillage pas très crédible, surtout lorsqu'il s'agit de vieillir O-Lan, elle fait vraiment l'effort de composer son personnage et de rester logique en toutes circonstances: elle courbe la tête, rentre les épaules, ne regarde jamais les autres personnages dans les yeux pour souligner son passé d'esclave au plus bas de l'échelle, et sur le strict plan physique, elle fait vraiment croire à O-Lan. Elle s'astreint à l'exercice pendant tout le film, loin des incohérences de sa fausse diva de l'année précédente, et n'oublie jamais de parler avec une fatigue extrême, tout en soulignant l'abandon des forces d'une héroïne qui se tue à la tâche. Le problème, c'est qu'il n'y a aucune gradation dans sa démarche: à force de toujours parler de cette même voix monocorde épuisée jusqu'à l'extrême, elle ne fait jamais la différence entre la paysanne au labeur, la mère en couches, la malade et la mourante, et lorsqu'elle agonise dans la dernière séquence, elle a l'air tellement dans la lignée des scènes précédentes qu'on a vraiment l'impression d'avoir eu une moribonde sous les yeux pendant deux heures et demie. Dès lors, le personnage n'est pas vraiment intéressant, et sa négation de soi presque systématique finit par agacer. A vrai dire, même lorsqu'elle essaie de montrer son mécontentement face à la nouvelle concubine, ou d'empêcher qu'on vende la terre, elle manque cruellement d'énergie, d'où l'impression, à trop forcer dans l'apathie, qu'elle récite ses répliques sans grande conviction. D'aucuns associent cette interprétation à la Méthode, et Luise Rainer elle-même trouvait qu'O-Lan était son meilleur rôle puisqu'elle estimait avoir réussi à faire passer la nature même du personnage depuis l'intérieur, sans se reposer sur le grimage. Je comprends la démarche mais il n'empêche, je n'arrive pas à la trouver convaincante lorsqu'elle tente d'exprimer un sentiment.

En effet, outre ses répliques prononcées sans une once d'énergie qui constituent 90% de sa performance, les moments qui lui demandent d'être expressive révèlent une actrice assez maladroite. Par exemple, lorsqu'elle dit son ravissement d'avoir été complimentée par son ancienne patronne à propos de son bébé, elle en fait part à Paul Muni d'une façon presque consternante, répétant comme une fillette: "She said he is a beeeeeeeeeeeeautiful child! A beeeeeeeeeeeeeeeautiful child!" Plus tard, quand elle est alitée et tente de retenir Paul Muni qui s'inquiète pour la récolte, la voilà qui se tourne vers lui en criant, évidemment sans énergie, une série de "Noooo! Noooo!" au sonorités mélodramatiques au possible, et alors qu'on la voit (enfin!!!) dynamique pour apprendre à ses enfants à mendier à la ville, elle se met elle-même à mendier d'une façon atrocement pas crédible devant laquelle on comprend que personne ne veuille lui donner une pièce. Parfois, on se demande même si elle ne cherche pas, à force de bien démontrer à quel point elle est humble et sacrificielle, à quémander la pitié du spectateur, bien qu'O-Lan soit assez active malgré son constant épuisement pour ne pas irriter: après tout, c'est elle qui a l'idée de planter un noyau et de voler des perles, ou qui prend l'initiative de tuer le buffle, très mignon au demeurant, lorsque la famine frappe de plein fouet; aussi l'héroïne parvient-elle à susciter une certaine dose d'intérêt malgré son phrasé insupportable et ses yeux plissés criant: "Ayez pitié, s'il vous plait!" Autrement, elle joue assez bien la peur lors du pillage du temple, quitte à surjouer peut-être un peu avec ses regards, encore que ça passe vu la situation; mais l'effet de tension extrême vient davantage de la mise en scène. On appréciera encore la manière qu'a O-Lan de faire momentanément autorité sur son mari lors d'une prière, où rien qu'en agitant les yeux elle conduit Wang Lung à se ressaisir après avoir été distrait. Mais il est vrai que dans l'ensemble, une forte dose d'inertie pèse sur sa performance, au point qu'on ne s'intéresse déjà plus à O-Lan lors des séquences finales, mais elle-même ne s'intéresse plus à elle depuis longtemps à ce moment-là: "If it's the day, it must be."

La performance de Luise Rainer reste donc nettement moins irritante que celle du Grand Ziegfeld, mais contient tout de même bien trop d'imperfections pour vraiment convaincre, d'autant que passer deux heures et demie en compagnie d'une personne humble jusqu'à la négation de soi, soutenue par une voix monocorde encore plus apathique que celle d'un professeur de maths, finit par ennuyer plus qu'autre chose. Mais l'actrice est malgré tout meilleure que ses partenaires au rire insupportable, quoique la manière qu'a O-Lan de regarder certains événements la bouche en cœur donne une image tout aussi négative de la paysannerie chinoise.

Pour ces portraits en demi-teinte loin de faire honneur au peuple représenté, j'envisageais d'être assez peu indulgent avec le film, mais une fois encore, le savoir-faire technique propre à la MGM m'a pris dans ses filets et certains aspects me plaisent trop pour descendre en dessous de 6/10, sans compter que les séquences chargées en tension sont un atout de taille pour sortir le film de la torpeur dans laquelle le plongent certaines performances. Enfin, un dernier mot sur Luise Rainer, actrice dont je ne parle pas en bons termes à propos de ses deux compositions oscarisées, mais qui m'est extrêmement sympathique à la ville pour sa personnalité et ses convictions. Une petite conversation avec elle me plairait beaucoup.

10 commentaires:

  1. On pourrait initier une nouvelle tradition de Noël : "En décembre Gretallulal traite d'une actrice controversée" !

    Dans le cas de 19936, je crains que ça ne soit le seul moyen de parler de l'année du point de vue des oscars d'interprétation. Toujours pas de trace de Valiant is the Word for Carrie ?

    Bon, dans tous les cas, Dunne nous réconcilie toujours : même si je ne suis pas un fan de Lombard et que je suis du côté de Shearer/Rainer, nous serons d'accord pour dire le plus grand bien d'Irene aussi bien dans Theodora que dans Cette Sacrée Vérité. Dunne forever !

    J'ai hate à la suite, quoi qu'il en soit. :-)

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    1. Non, toujours pas de trace de Carrie, la seule inconnue au bataillon avec Betty Compson sur toute la période 1927-1969. Ça commence à devenir frustrant pour la première, et ce serait bien que l'UCLA se décide à diffuser The Barker un jour ou l'autre.

      Et Dunne, oui! Même si la concurrence est rude chaque année, un Oscar entre 1936 et 1937 aurait tellement fait sens. Par contre, en 1936, je suis totalement fan de Lombard avec My Man Godfrey et The Princess Comes Across, je l'aime.

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  2. Rien à voir avec Luise Rainer -qui, je l'avoue, ne m'intéresse pas plus que cela- mais je viens de regarder le documentaire consacré à Anna May Wong et l'anecdote "The Good Earth" est présenté différemment.

    Lorsqu'en 1933 la MGM annonça que la future adaptation du roman de Pearl Buck devait être réalisée par Van Dyke, Anna May Wong était persuadée d'avoir toutes ses chances. Quand Sidney Franklin hérita de la casquette de réalisateur, elle comprit rapidement que "The Good Earth" ne serait pas son grand rôle et accepta de jouer le rôle de la seconde épouse. Elle réalisa deux bouts d'essai mais le responsable du casting pensait qu'elle n'était pas assez jolie pour jouer une courtisane et préféra caster une Autrichienne trop maquillée. Anna May Wong claqua la porte des studios et prit le premier bateau pour la Chine.

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    1. Ah! Merci pour ces précisions qui éclairent l'affaire sous un nouveau jour. Il faudra que je regarde ce documentaire, donc.

      J'ai aussi lu qu'Anna May Wong avait effectivement fait des tests pour le rôle (a priori celui d'O-Lan dans la version concernée), mais ç'aurait été cette fois-ci Irving Thalberg qui ne l'aurait pas trouvée adéquate.

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  3. Je suis perdu : c'est aussi une autrichienne trop maquillée qui joue la seconde épouse ?

    Bon eh bien ça y est : Luise Rainer a probablement lu Orfeo. Elle est morte à presque 105 ans. :-(
    Je suis très triste.

    Luise, je t'aime.

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  4. PS : Orfeo ne fais pas 1959 tout de suite : je ne voudrais pas Doris Day décède dans la foulée. ;-)

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    1. Mince... Moi aussi je suis triste. Même si mitigé sur ses performances elle m'était sympathique comme personne. Je voulais même corriger une mention d'elle à l'imparfait dans l'article, trop tard...

      Du coup, je voulais parler d'Hold Back the Dawn le mois prochain, mais je m'abstiens! Et rassure-toi, 1959 n'est pas au programme avant longtemps.

      Pour répondre à ta question, la seconde épouse est bien jouée par une Autrichienne (trop maquillée), Tilly Losch.

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  5. "Je voulais même corriger une mention d'elle à l'imparfait dans l'article". Bon sang j'espère que tu n'as pas acquis un super pouvoir mediumnique à force de baigner au milieu des Immortelles.

    Si tu peux voir Le Secret des Chandeliers ou Froufrou ... elle pourrait t'y plaire davantage que dans ses autres prestations.

    Petite liste qui fait le point (source : oscarwatch) :

    Earliest Nominees
    1) Olivia de Havilland, 1939: Gone with the Wind
    2) Angela Lansbury, 1944: Gaslight & Margaret O'Brien, 1944: Meet Me in St. Louis (Juvenile Oscar)
    3) Ann Blyth, 1945: Mildred Pierce
    4) Nancy Olson, 1950: Sunset Boulevard
    5) Lee Grant, 1951: Detective Story
    6) Colette Marchand, 1952: Moulin Rouge! & Terry Moore, 1952: Come Back, Little Sheba
    7) Leslie Caron, 1953: Lili
    8) Eva Marie Saint, 1954: On the Waterfront
    9) Marisa Pavan, 1955: The Rose Tattoo
    10) Carroll Baker, 1956: Baby Doll, Dorothy Malone, 1956: Written on the Wind, & Patty McCormack, 1956: The Bad Seed


    Oldest Nominees

    1) Olivia de Havilland, 98
    2) Carol Channing, 93
    3) Valentina Cortese & Glynis Johns, 91
    4) Doris Day & Eva Marie Saint, 90
    5) Angela Lansbury, Dorothy Malone, Colette Marchand & Cara Williams, 89
    6) Lee Grant & Cloris Leachman, 88
    7) Rosemary Harris, Estelle Parsons & Emmanuelle Riva, 87
    8) Ann Blyth & Nancy Olson, 86
    9) Fernanda Montenegro, Terry Moore, Joan Plowright & June Squibb, 85
    10) Gena Rowlands & Joanne Woodward, 84

    With Valentina Cortese just days away from turning 92.

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    1. Pour la mention à l'imparfait, c'était par rapport à la date de l'interview où elle avait dit son opinion sur sa performance dans The Good Earth, pas parce que je ne la croyais plus là au moment où j'écrivais. Mais de peur qu'on ne fasse l’amalgame je voulais modifier le temps...

      Mais je suis triste. Luise a eu le courage de refuser l'artificialité hollywoodienne et de dire ses quatre vérités à Mayer; sans oublier son engagement auprès des enfants victimes de la guerre civile espagnole. Et les citations qu'on trouve d'elle révèlent une personne très drôle, très humaine et très intéressante. J'ai beau avoir des réserves sur l'actrice, sa personnalité me plait terriblement, et c'est aussi triste de perdre l'un des derniers témoins de la plus grande décennie de cinéma de tous les temps. Là, je n'ai qu'une envie: voir les films que tu me conseilles et la trouver très bien dedans, pour en dire beaucoup de bien dans mes prochains articles.

      Après Deanna Durbin, Eleanor Parker et Joan Fontaine l'année dernière, pour ne citer que les plus classiques parmi les récentes disparitions, cette fin 2014 me peine encore. Surtout après ce que j'ai dit dans l'article sur Ziegfeld, je m'en veux atrocement, même si je n'aime vraiment pas la performance en question.

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