vendredi 13 mars 2015

Nouvelles


En vrac, quelques nouvelles en attendant de me remettre à écrire sur 1956:

J'ai beau retourner le problème dans tous les sens, impossible de ne pas faire gagner Vivien Leigh en 1939. J'ai également revu Jezebel la saison dernière et Bette Davis y est vraiment excellente. Quant à Miriam Hopkins, je suis de plus en plus séduit par son évolution dans le Lieutenant, sachant que j'étais déjà totalement conquis la première fois, et je serais vraiment prêt à la préférer à Mae Clarke en 1931. Vous pouvez légitimement m'accuser de redistribution qui primerait ainsi sur la préférence absolue, mais dans l'immédiat je suis d'humeur hopkinsienne pour cette année. Reste à savoir qui gagnerait en second rôle... Je sais, je n'arrête pas de changer d'avis, mais ce sont des choses qui arrivent quand on est fanatique des actrices des années 1930, et qu'il n'y a que dix places par décennie...

La meilleure performance d'Olivia de Havilland se niche bien dans ... Hold Back the Dawn. J'ai revu le film récemment et je suis encore stupéfait de redécouvrir à quel point elle est éblouissante en jeune institutrice naïve mais dynamique, évitant au passage tout mélodrame et tout pathos, en particulier lorsqu'elle refuse de lire l'inscription sur la bague, et lors de son interrogatoire dans le hall d'hôtel. C'est fabuleux. Je suis donc de plus en plus disposé à lui donner mon Orfeoscar en 1941, malgré la très rude concurrence en face, d'autant que l'année est un peu son meilleur millésime avec They Died with Their Boots On au même moment, où face à Errol Flynn dans leurs dernières retrouvailles elle se révèle drôle, drôle, drôle à se rouler par terre, qu'elle se prenne un vent sur la piste ou qu'elle mange de l'oignon. Et certes, vous me direz que ces performances ne demandent pas le même degré de technicité que l'Héritière, mais j'ai également revu ce Wyler ce mois-ci et non, je ne peux vraiment pas cautionner la première partie où elle force au maximum dans le registre de la pauvre fille timorée. Du coup, qui faire gagner en 1949? Hepburn? Elle est cool mais finalement pas au point de triompher. Les trois épouses de Mankiewicz? Les nominations suffisent. Susan Hayward? Je ne sais même plus pourquoi je l'ai nommée cette année-là... Joan Bennett? Ginger Rogers que je n'ai toujours pas vue? A méditer. Et pour les inquiets par rapport à 1941, sachez que Barbara Stanwyck rentrera quand même dans le cercle très fermé des actrices récompensées deux fois pour un premier rôle, donc tout va bien.

Emma Thompson est très sympa dans Saving Mr. Banks, mais ce n'est pas le comeback éblouissant qu'on pouvait supposer. C'est surtout que le film pèche dans sa partie dramatique, avec tous ces flashbacks venant expliquer le pourquoi du comment alors que c'est uniquement le duel comique Travers vs. Disney qui intéresse. Parce que c'est bien joli de mettre Mickey Mouse au coin en lui demandant de "rester là et d'apprendre l'art de la subtilité", mais expliquer chaque manie de l'héroïne par le prisme du père alcoolique n'est précisément pas un art très subtil. Néanmoins, l'actrice est excessivement drôle avec des répliques pince-sans-rire qu'elle aurait pu écrire elle-même, et vraiment touchante en serrant la grosse peluche de Mickey, la larme à l’œil. Pour le fun et le plaisir de la retrouver, je l'aurais volontiers nommée aux côtés de Cate Blanchett, Sandra Bullock et Greta Gerwig (oui, je dévoile des noms car le temps que je parle des années 2010, nous serons déjà dans les années 2020, si je ne me suis pas tranché les veines d'ici là en plus). Toujours est-il qu'elle méritait davantage sa nomination que le gros délire de Meryl Streep dans son comté étouffant. Meryl était d'ailleurs bien meilleure cette année avec son second rôle comique pas loin de tout emporter sur son passage dans Into the Woods, mais je ne sais pas encore si j'irais jusqu'à l'inclure dans ma liste pour ça, d'autant qu'il est très dommage qu'elle et Emily Blunt disparaissent sans laisser de traces au moment où l'on a envie d'en savoir plus sur elles. C'est néanmoins sa meilleure nomination officielle depuis huit ans.

Je n'ai pas revu 12 Years a Slave depuis sa sortie en salle mais je réalise que j'en ai gardé un souvenir très fort. Je ne sais même plus pourquoi je n'avais pas trop aimé sur le moment, c'est un film qui a vraiment gagné des points avec le recul et qui est en train de s'imposer comme l'une de mes œuvres préférées de 2013. Ça pourrait même décrocher des Orfeoscar, au moins comme meilleur film et dans les catégories d'interprétation masculines, même si la superbe mise en scène de Gravity est imbattable du côté des réalisateurs. Un seul bémol néanmoins, l'Oscar de Lupita Nyong'o, qui a surtout gagné par sympathie pour le personnage, à mon avis. Je ne sais toutefois pas qui choisir dans cette catégorie pour le moment.

Mon prix pour le meilleur acteur 2014 irait à Ralph Fiennes dans The Grand Budapest Hotel. C'est très dur car j'hésite avec Michael Keaton dans Birdman, mais je préfère un poil plus le premier, qui mérite d'ailleurs un prix comme lead, même s'il est bien parti pour décrocher celui du second rôle 1993. Du côté des films, j'ai néanmoins préféré Birdman à Budapest, et pour une fois, l'adjectif "virtuose", trônant en haut de l'affiche, n'était pas qu'un mot en l'air. Tous les acteurs de Birdman sont d'ailleurs très très bons, Edward Norton devrait sans problème gagner mon prix du second rôle, et l'une des dames sera très vraisemblablement nommée dans ma liste, peut-être Emma Stone qui a plus le temps de marquer les esprits que Naomi Watts. Mon personnage préféré reste malgré tout la critique incarnée par Lindsay Duncan, mais avec un temps d'écran aussi réduit on frôle la figuration. Autrement, en ce qui concerne les actrices de 2014, je n'ai toujours pas vu Julianne Moore, mais si l'on reste dans le monde anglo-hollywoodien, je serais volontiers partant pour Reese Witherspoon ou Rosamund Pike. La première approche dangereusement de la quarantaine et risque d'être de plus en plus difficile à récompenser dans les années qui viennent, quand elle sera à point pour jouer l'arrière grand-mère de Jennifer Lawrence selon les canons hollywoodiens, mais je ne peux pas dire que j'ai aimé Wild outre mesure. Pike a en revanche une petite chance de trouver de grands rôles après sa percée entérinée par Gone Girl, et cette scène devant les journalistes, la main sur la poitrine, sonne tellement faux que c'était à deux doigts d'ébranler tout l'édifice savamment construit dans le reste du film, ce qui m'empêche de lui donner mon prix spontanément... J'hésite, et j'ai encore des découvertes à faire pour cette année de toute façon.

Je n'ai pas du tout réussi à rentrer dans Selma. A charge contre moi, je n'étais vraiment pas d'humeur à y aller mercredi soir, mais même, j'ai trouvé la réalisation particulièrement lourde, avec des scènes de violence confuses et des ralentis sur les visages, une empreinte technique trop visible qui prend le pas sur le ressenti. Le fait que le film choisisse de se concentrer avant tout sur l'organisation de la marche et moins sur les personnages m'a sans doute refroidi, également, ayant une nette préférence pour l'émotion suscitée par un personnage que pour l'Histoire. C'est sans doute un meilleur film que l'image donnée ici, mais je ne suis pas disposé à aimer dans l'immédiat, et j'aurais finalement mieux fait d'y aller un autre jour et de rester au café-concert à accepter les œillades du joli garçon de la table d'à côté. Si seulement je n'étais pas tant timide... :(

J'ai acheté Dans la maison de François Ozon, parce qu'une amie m'avait confié qu'il s'agissait du film qui l'avait le plus marquée depuis dix ans. Alors, c'est vraiment très intéressant et je n'ai pas vu le temps passer, mais ça m'a quand même donné l'impression d'être un exercice assez scolaire, surtout au regard de sa chute décevante et convenue, alors que toute la dernière partie tourne justement autour de l'idée de trouver la bonne chute.

Avant de finir, retour aux actrices: peut-on considérer Miriam Hopkins comme un rôle secondaire dans Old Acquaintance? Si oui, elle décrochera une nomination, et un récent visionnage m'a fait réaliser qu'il s'agit avant tout de l'histoire de Kit, Millie servant davantage de catalyseur. On est dans le même cas de figure que Mary Astor dans The Great Lie, qui me semble elle aussi légitimement supporting.

Enfin, remercions chaleureusement Norma Shearer qui s'occupe de mon courrier depuis trois ans. Ma boîte aux lettres ne s'est jamais aussi bien portée.


PS: Si tu aimes Bette Davis, sauras-tu deviner quel sera mon top 10 de ses meilleures performances?

14 commentaires:

  1. Jeanette MacDonald et Emily Blunt dans un même article. J'approuve !

    Sinon, Miriam Hopkins en orféoscar 1931, ce ne serait vraiment pas une surprise, au vu de ton admiration pour ses talents comiques !

    Quant à l'année 1949... Tu n'es pas seul à désespérer !

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    1. Pour 1931 je passe mon temps à hésiter entre Mae Clarke et Miriam Hopkins. C'est presque toujours la plus récemment revue qui passe devant l'autre. Hopkins gagne néanmoins le duel de la longévité et de la préférence absolue. Ceci dit, je ne peux pas non plus empêcher Mae Clarke de gagner sous prétexte que c'est son unique grande performance dans un premier rôle. Qu'il est dur de trancher!

      Et qu'il est rassurant de savoir que je ne suis pas seul à désespérer devant 1949!

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  2. Point par point (mais j'attends 56 de pied ferme !) :

    Je suis entièrement d'accord à propos de Havilland, c'est fou comme cette performance ne s'impose pas davantage chez les bloggers d'ailleurs. Son plus beau rôle et la meilleure interprétation de l'année (et dire qu'elle perd alors que sa soeur est nettemoins inspirée, je trouve, dans Soupçons qu'ailleurs).

    Je suis la seule personne au monde à aimer 1949, donc je n'ose pas en parler. (Mais Susan Hayward est vraiment touchante et délicate dans Tête folle, parole d'honneur !)

    D'accord aussi pour tout ce que tu dis de Thompson. Je suis content de voir que Sandra Bullock a ses chances quand tu feras les sélections, vers la fin du siècle. Après tout, la réussite du film repose aussi sur elle.

    Pour 2014 ... il ne faut pas oublier que CAKE (;-)) va bientôt arriver sur nos écrans. Je n'ai vu ni Moore, ni Cotillard, Jones est mignonne et oubliable (mais j'ai un faible pour Eddie Redmaine .. qui l'année prochaine joue un transexuel dans The Danish Girl. J'avais beaucoup aimé le roman ... Des bruits courent qui suggèrent que le studio a prévu de le faire pénétrer dans le "Tom Hanks/Luise Rainer club") Hilary Swank était formidable dans The Homesman, dommage que malgré sa campagne de la mort, elle n'ait eu que quelques mentions chez certains groupes critiques.

    L'Anonyme au Coeur Fidèle



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  3. PS : Oui pour Streep aussi, je suis d'accord ! Son meilleur rôle depuis longtemps.

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    1. Pour Redmayne, si c'est un faible physique, ce n'est pas du tout ma tasse de thé personnellement, beaucoup trop juvénile pour moi! Si c'est un faible pour son jeu, je le connais encore trop mal pour m'en faire une idée. Dommage qu'il ait reçu un Oscar pour une performance ultra physique qui ne m'intéresse vraiment pas, 2014 aurait été l'occasion de consacrer des performances plus fascinantes, qui plus est de la part d'acteurs plus âgés et pas encore récompensés. Ce serait d'autant plus frustrant s'ils lui redonnent un prix dès l'année prochaine! On verra ce que donne The Danish Girl, qui a failli être interprété par Nicole Kidman, je viens juste de le découvrir.

      Je n'ai pas vu The Homesman, mais ça me fait de plus en plus envie vu que tout le monde est unanime sur la performance d'Hilary Swank. L'occasion de l'apprécier enfin?

      Quant à OdeHa, elle est sublime en 1941! Mais la compétition reste très serrée: Stanwyck, Crawford, Davis... Plus Astor, Dunne, Leigh et Turner qui ne sont pas loin derrière... C'est surtout Stanwyck qui lui donne du fil à retordre dans ma liste, mais je vais quand même me décider une bonne fois pour toutes pour Olivia. Du coup, elle va gagner avant Joan Fontaine, tous aux abris!

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  4. A l'époque (vers 2009, tu n'étais pas né ;-), j'avais lu The Danish Girl parce que Nicole Kidman mais surtout Gwyneth Paltrow devaient y jouer le mari et la femme. Avec un réalisateur côté dont j'ai oublié le nom. Ensuite le réalisateur a changé et Paltrow a abandonné le projet, on a parlé de Theron, Thurman, Cotillard je crois aussi (je ne suis pas sûr pour l'ordre). Le temps a passé, elles sont toutes devenues trop vieilles. Et maintenant le nouvelle génération s'y colle. Honnêtement, je pense que faire jouer le rôle principal par un homme est une meilleure idée.

    Redmaine n'a pas fait grand chose encore mais je l'ai adoré en diva de l'espace dans le Destin de Jupiter et, oui, je le trouve adorable (son discours aux oscars l'était aussi). The Theory of Everything est un joli film avec une ambiance anglaise destinée au marché international (comme au bon vieux temps de la MGM !) et il y était impeccable (mais c'est le genre de performance où tout est posé dans la première demi-heure).

    Pour revenir à 1956, c'est fou que Helen Hayes ait été nommée comme leading aux GG pour Anastasia. Mauvaise campagne ! Elle aurait pu être nommée aux oscars as supporting, je pense.

    L'AACF

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    1. J'avoue que je suis devenu allergique aux biopics et au mimétisme du handicap. Chronologiquement parlant, la dernière fois que ces deux éléments m'ont séduit, c'était en 1955 avec Interrupted Melody, et encore, c'est parce que la séduction musicale, parkerienne et humoristique marchent à plein régime à côté. Mais depuis, je n'aime plus du tout les performances physiques, et encore moins les biopics. Sans doute parce que j'en ai trop vu sur une période réduite pour compléter ma liste à Oscar. Du coup, si tu aimes Redmayne et les ambiances anglaises, as-tu aimé My Week with Marilyn? Je m'y suis personnellement ennuyé ferme, mais tout le monde a trouvé ça sympa autour de moi.

      Autrement, pour la performance en transgenre, Redmayne aura intérêt à assurer, car c'est le type de rôle casse-gueule qui peut devenir catastrophique à la moindre erreur, cf Felicity Huffman dans Transamerica. Mais The Danish Girl sera peut-être une très agréable surprise, je suis tout à fait disposé à aimer l'acteur même s'il ne m'a pas particulièrement impressionné jusqu'à maintenant. Son discours aux Oscar était mignon en revanche, et lui au moins, il n'a pas passé trois heures à mâcher son chewing-gum sur son siège. (Les chewing-gum sont mes ennemis, je trouve ça vulgaire au possible!)

      Et juste une seconde, tant qu'on parle de la cérémonie: suis-je le seul à avoir trouvé l'apparition de Julie Andrews absolument magique? Et le petit "Wow" juste après avoir annoncé le lauréat: je l'aime!

      Pour 1956, c'est une grande erreur d'avoir placé Hayes en lead. Mais ce ne fut pas la première fois: en 1963, la Fox a malencontreusement listé Roddy McDowall comme premier rôle pour Cleopatra et résultat: pas de nomination. Idem pour Meryl Streep aux SAG en 2002: listée par erreur comme lead, renvoyée à sa propre compétition avec The Hours, et rien de rien dans aucune catégorie (même si dans son cas j'ai du mal à la trouver vraiment supporting pour Adaptation.).

      Et donc, je suis né après 2009?! Déjà qu'on me prend pour un ado de 17 ans en temps normal... Ça m'apprendra à me baigner le sang de mes servantes!

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  5. Dans mon souvenir, le temps d'écran de Miriam Hopkins était bien plus succinct que celui de sa collègue dans The Smiling Lieutenant, ce qui la plaçait de facto dans la catégorie des seconds rôles. Cela fait quelques années que je n'ai pas revu le film donc je peux me tromper mais cela pourrait être une bonne façon de trancher le dilemme Miriam/Mae Clarke.

    Tu t'en doutes, je suis absolument ravie de ton revirement vis-à-vis de Olivia de Havilland dans The Heiress. J'ai beau avoir revu le film avec un esprit ouvert, je trouve toujours le revirement de Catherine Sloper très, très mal amené (là, c'est en grande partie la faute de Wyler) et l'interprétation de Olivia dans la première moitié du film rappelle les heures les plus sombres de Gaslight.

    Quant à Dans la maison, j'ai le souvenir d'un long-métrage divertissant mais qui peine à marquer les esprits. A l'exception de sa conclusion ahurissante qui sort dont ne sait où et qui m'a fait sortir du film.

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    1. Dans le Lieutenant, les femmes sont à égalité, Miriam est davantage développée dans la seconde partie quand ton actrice préférée de tous les temps domine surtout la première. Après, c'est surtout Chevalier qui est au centre de l'action, mais j'ai du mal à considérer ses deux partenaires comme seconds rôles, surtout Miriam dont le changement d'état d'esprit fait le film. En plus, j'ai besoin de récompenser Miriam pour un premier rôle au moins une fois, c'est là tout le problème! Dans l'immédiat, j'ai revu Waterloo Bridge et le Lieutenant, je suis actuellement plus séduit par Miriam mais ça risque de changer à n'importe quel moment.

      Quant à OdeHa dans The Heiress, à vrai dire, même la seconde partie me paraît finalement bancale: elle parle sèchement avec une voix grave, et c'est tout aussi appuyé que son portrait de la fille timide, même si la force de la seconde Catherine séduit beaucoup plus. Le revirement n'est pas si mal amené à mon goût, la séquence sous la pluie fait toujours son petit effet puisque l'actrice y souligne la puissance insoupçonnée de l'héroïne, mais c'est vrai que ça va un peu vite à partir de la déception au milieu des valises. Mon principal problème reste vraiment l'esquisse de la pauvre fille timorée, où l'on voit un coup Catherine capable de faire preuve d'un soupçon de personnalité, puis d'un coup accentuer au maximum sa gaucherie, en jouant à la grosse débile devant son père. Même en admettant qu'elle soit totalement maso, c'est trop outré pour passer, et pour être bien connecté à la sécheresse également trop soulignée de la seconde partie, malgré une transition bien amenée par l'actrice.

      Pour le moment, Hepburn reste ma favorite pour 1949, mais sans un extrême enthousiasme non plus. Un moyen de résoudre le problème de 1931 (Clarke à ce moment-là, Hopkins en 35, Hepburn en 49)? J'aime bien l'idée d'avoir Kate récompensée dans les années 1930, ça fait vraiment sens. Si je veux être honnête avec moi-même, je pense que Clarke aura dans l'absolu ma préférence en 31, et je préfère un poil plus Hopkins en 35. Mais comme pour toutes les années où plusieurs performances arrivent à égalité dans la séduction qu'elles exercent sur moi, il est vraiment difficile de trancher.

      Et on est bien d'accord: la fin de Dans la maison réussit l'exploit d'être aussi convenue que totalement sortie de n'importe où. Je préfère Ozon quand il s'amuse avec Deneuve, en définitive.

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  6. Plaisanterie mise à part, j'apprécie Claudette Colbert qui me séduit de plus en plus à chaque visionnage. Comme quoi, rien n'est perdu. Il faudrait que je revois It Happened One Night pour voir si la présence de l'actrice saura me faire passer outre mes réticences vis-à-vis du travail de Capra.

    Puisque tu évoques la performance de Miriam Hopkins en 1935, il faut absolument voir The Wicked Lady (1945). Margaret Lockwood n'est peut-être pas aussi détonante que Miriam Hopkins mais sa Barbara Worth pourrait être la sœur jumelle de Becky Sharp. Il est jubilatoire de voir cette jeune femme se hisser au sommet de la très rigide société anglaise en multipliant les inconvenances avec un inébranlable aplomb. Ce qui lui manque en humour, The Wicked Lady le compense avec des péripéties de plus en plus incroyables. A voir.

    Quant à Kate, tu penses récompenser les deux parties de sa carrière (années 30 et années 50-60)?

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    1. Je note pour The Wicked Lady. J'avais prévu de le voir l'année dernière pour mon article 1945, puis n'avais pas pris le temps de le faire après avoir découvert que c'était éligible pour 1946. Le synopsis m'intéresse beaucoup en tout cas.

      Kate mériterait deux trophées pour sa longévité et son talent aussi bien mis en oeuvre dans des drames que dans des comédies. Pour moi, lui en donner un dans les années 1930 est une évidence, soit en 35 pour sa touchante Alice Adams, soit en 38 pour ses deux rôles comiques brillants. Les années 1940 sont beaucoup moins satisfaisantes vu la qualité des films dont elle a hérité, mais je note néanmoins un pic, The Philadelphia Story (oui, après revisite, elle est fabuleuse dedans, vraiment), et deux performances fort sympathiques et assez excellentes, Adam's Rib et dans une moindre mesure Woman of the Year (ce dernier film m'a un peu déçu la dernière fois, je vais remplacer la nomination de l'actrice par celle de 1940). Bref, si je veux donner lui donner un prix dans cette partie là de sa carrière, et dieu sait si elle le mérite, c'est soit 1935, soit 1938, soit 1940.

      La solution de facilité serait de proposer 1949 où devant la faiblesse de ses concurrentes elle reste ma favorite, mais c'est tout de même moins satisfaisant de la faire attendre aussi tard, et qui plus est pour un rôle légèrement moins brillant que ceux de la décennie précédente. Si elle gagne en 35, il me faut absolument trouver une autre place pour Miriam comme premier rôle, c'est très important pour moi, mais il ne reste que 1931 pour ce faire (mais c'est l'année de Mae Clarke, ma préférence actuelle pour Miriam risque de chanceler à tout moment). Si Kate gagne en 38 (où je l'aime à égalité avec Bette Davis et Norma Shearer, ce pourrait être n'importe laquelle des trois), alors il me faut une autre place pour Bette. L'année dernière, j'ai proposé Bette en 1939 puisqu'elle est fabuleuse dans Dark Victory et mérite tout autant le prix que Vivien Leigh, mais Vivien, c'est l'évidence absolue, et accessoirement l'âme du film. En définitive, Kate et Bette pourraient gagner chacune à leur tour en 1938 et 1940 (actuellement, je préfère un peu plus la performance de Bette dans Jezebel à La Lettre)... s'il n'y avait la virtuose Rosalind Russell en 1940! Russell pourrait gagner en 58 mais ça ferait bien trop tard, elle a trop brillé dans les années 30/40 pour se permettre d'attendre plus de vingt ans.

      Voilà l'ampleur du problème dans l'immédiat. Quant à un second prix pour Kate dans la deuxième partie de sa carrière, c'est tout à fait possible, mais je ne compte rien révéler pour le moment.

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  7. Ah, j'ai triché un peu en faisant le tour des articles sur Davis.
    A priori, sans savoir l'ordre exact, il devrait y avoir dans ta sélection :
    La Lettre, L'insoumise (le préféré des Wyler), La Vipère, Une femme cherche son destin, Eve, Victoire sur la Nuit, Mr Skeffington et Juarez. M'en manque deux. Peut-être Baby Jane ? Je ne sais pour le dernier, du coup !

    l'AACF

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    1. L'argent de la vieille ?

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    2. Pas revu depuis au moins douze ans... A vrai dire, ce n'est pas ce rôle-là qui me vient à l'esprit en priorité quand je pense à Bette Davis.

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