mardi 4 août 2015

Inventaire 1941


1941 est pour moi la dernière grande année hollywoodienne, l'entrée en guerre ayant quelque peu changé le ton au cinéma, via un foisonnement de films patriotiques bien loin d'avoir mon affection, lesquels ont ensuite cédé la place aux héros alcooliques, aux folles et aux films noirs, l'essence même des années 1940, soit autant de genres qui ne sont pas exactement ce qui me touche le plus. Par bonheur, 1941 reste une année excitante dans tous mes registres préférés, et voici la liste dans l'immédiat:


Back Street: de Robert Stevenson, produit par Bruce Manning (Universal), avec Margaret Sullavan et Charles Boyer. Scénario de Bruce Manning et Felix Jackson d'après un roman de Fannie Hurst.
Remarques: une version étonnamment plus datée que celle de 1932, qu'on suit néanmoins avec intérêt mais qui peine à marquer les esprits. Peut-être un petit quelque chose du côté des costumes ou du maquillage, mais ce sera tout.
Nominations possibles: costumes, maquillage.


Ball of Fire: réalisé par Howard Hawks, produit par Samuel Goldwyn, avec Gary Cooper et Barbara Stanwyck. Scénario de Charles Brackett et Billy Wilder sur une histoire originale de Billy Wilder et Thomas Monroe.
Remarques: c'est loin d'être ma comédie préférée de l'année, ou dans la filmographie de Hawks où Bringing Up Baby garde ma préférence, mais ça regorge de multiples qualités qu'on ne saurait snober, notamment du côté de Gary Cooper, vraiment rafraîchissant en professeur étonné, et par-là même bien plus cool que dans Sergeant York; du côté du scénario pour la parodie de Blanche-Neige et le balancement très drôle entre deux milieux n'ayant rien à voir; du côté des décors pour le salon cossu et la salle de danse; et du côté de la chanson originale pour "Drum Boogie". La lumière du film reste néanmoins Barbara Stanwyck, en particulier pour son entrée brillante dans le sanctuaire des encyclopédistes, mais comme elle est encore meilleure ailleurs la même année...
Nominations possibles: Cooper, Stanwyck, scénario, décors, chanson.


Blossoms in the Dust: produit et réalisé par Mervyn LeRoy, coproduit par Irving Asher (MGM), avec Greer Garson et Walter Pidgeon. Scénario d'Anita Loos sur une histoire de Ralph Wheelwright.
Remarques: le scénario n'est pas très convaincant (le suicide) mais Greer Garson sait comment sauver les meubles, sans qu'elle ait aucune chance de compter parmi les finalistes. Restera peut-être quelque chose pour les décors, les costumes et le maquillage en fonction des places disponibles.
Nominations possibles: décors, costumes, maquillage.


Cheers for Miss Bishop: réalisé par Tay Garnett, produit par Richard Rowland, avec Martha Scott. Scénario de Stephen Vincent Benet, Adelaide Heilbron et Sheridan Gibney d'après un roman de Bess Streeter Aldrich.
Remarques: ce n'est vraiment pas un grand film, et Martha Scott échoue péniblement à m'intéresser. Mais la musique y est effectivement réussie, et le vieillissement de l'héroïne reste assez crédible, aussi pourrait-on citer ce film à l'occasion si la concurrence n'est pas trop rude dans ces catégories.
Nominations possibles: maquillage, musique.


Citizen Kane: produit, interprété et réalisé par Orson Welles (RKO), avec Joseph Cotten et Dorothy Comingore. Scénario original d'Orson Welles et Herman Mankiewicz.
Remarques: évidemment, c'est un chef-d’œuvre, c'est à la fois parfait et extrêmement novateur pour l'époque, mais j'avoue que depuis le premier visionnage en 2009, je n'ai jamais eu envie d'y goûter à nouveau. Reste tout de même un candidat de choix comme meilleur film, meilleure mise en scène, vraiment sensationnelle; meilleur scénario, à la hauteur de sa réputation; meilleurs montage, photographie (!), décors (!), costumes, effets spéciaux et maquillage; et encore meilleurs son, musique, et chanson pour l'aria de "Salammbô". Quant à l'interprétation, ça méritera revisite car je ne me souviens plus du tout de la performance de Joseph Cotten qu'on cite régulièrement, et n'ai plus de souvenirs très détaillés de celle d'Orson Welles, qui de toute façon ne repartira pas bredouille quand bien même il n'y aurait pas de place dans cette catégorie.
Nominations possibles: film, Welles, scénario, montage, photographie, décors, costumes, maquillage, effets, son, musique, chanson.


The Devil and Miss Jones: réalisé par Sam Wood, produit par Frank Ross (RKO), avec Jean Arthur et Charles Coburn. Scénario original de Norman Krasna.
Remarques: une comédie bien sympathique à défaut d'être éblouissante, que je nommerai volontiers pour son scénario. Les acteurs sont quant à eux très bons mais Jean Arthur n'a aucune chance, tandis que Charles Coburn me semble bien plus lead que supporting, et pas sûr d'avoir assez de places dans cette catégorie.
Nominations possibles: Coburn, scénario.


Dr. Jekyll and Mr. Hyde: produit et réalisé par Victor Fleming, coproduit par Victor Saville (MGM), avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner. Scénario de John Lee Mahin d'après le roman de Robert Louis Stevenson et l'adaptation précédente de Percy Heath et Samuel Hoffenstein.
Remarques: c'est beaucoup moins puissant que  la version de Mamoulian, et Spencer Tracy ne saurait égaler Fredric March, mais c'est excellent d'un point de vue technique, en particulier grâce à une photographie prodigieuse, aux décors, au maquillage et à la musique. Certains choix de mise en scène mériteraient quant à eux récompense mais le résultat général un peu décevant risque de plomber les chances de Fleming, tandis que les costumes sont éventuellement envisageables en fonction de la compétition en face.
Nominations possibles: photographie, décors, maquillage, musique.


Dumbo: produit par Walt Disney, scénario de Joe Grant et Dick Huemer d'après un livre d'Helen Aberson et Harold Pearl.
Remarques: j'ai beau rester un inconditionnel des longs métrages Disney même à 27 ans, je n'ai jamais vraiment aimé Dumbo, qui a beaucoup plus mal vieilli que Bambi et Pinocchio, par comparaison avec les autres films de la même période. Mais une nomination reste assurée pour la ballade "Baby Mine", diffusée lors du passage le plus triste.
Nominations possibles: chanson.


The Flame of New Orleans: produit et réalisé par René Clair, coproduit par Joe Pasternak (Universal), avec Marlene Dietrich et Theresa Harris. Scénario original de Norman Krasna.
Remarques: ça ne vole pas très haut mais ça se regarde avec plaisir, et Marlene y est souvent très drôle en jouant double-jeu. Néanmoins, si j'avais des nominations à donner, j'irais plus chercher du côté de la décoration, des costumes et du second rôle féminin, Theresa Harris étant tout de même très charismatique et dépassant le cliché de la domestique servile pour devenir une complice idéale. Par ailleurs, je ne sais si "Sweet Is the Blush of May" est une chanson originale, mais c'est à mourir de rire et ça sert parfaitement l'intrigue au bon moment.
Nominations possibles: Harris, décors, costumes.


The Great Lie: réalisé par Edmund Goulding, produit par la Warner, avec Bette Davis et Mary Astor. Scénario de Lenore Coffee d'après un roman de Polan Banks.
Remarques: j'aime l'histoire, même si l'on sait que les deux stars se sont concertées pour en réécrire des pans entiers afin d'atténuer son côté bien trop mélodramatique, et les décors et costumes pourraient être de la partie à l'occasion. Néanmoins, si le film mérite vraiment nomination, c'est d'une part pour sa musique adaptée entre concerts de piano et chants du Vieux Sud, et plus encore pour Mary Astor, qu'on peut légitimement qualifier de second rôle et qui pulvérise tout ce qui existe alentour même si Bette Davis se défend bien.
Nominations possibles: Astor, décors, costumes.


Here Comes Mr. Jordan: réalisé par Alexander Hall, produit par Everett Riskin (Columbia), avec Robert Montgomery. Scénario de Sidney Buchman et Seton Miller d'après Heaven Can Wait d'Harry Segall.
Remarques: on m'en avait tellement parlé comme d'un chef-d’œuvre que mes attentes étaient trop hautes, et je me suis retrouvé à n'être conquis ni par Robert Montgomery qui varie finalement assez peu son jeu, ni par l'histoire qui de mémoire n'exploitait à fond pas toutes les pistes amorcées. Par contre, les décors et la photographie sont une réelle réussite, alors peut-être faudra-t-il creuser de ce côté-là.
Nominations possibles: photographie, décors.


High Sierra: réalisé par Raoul Walsh, produit par la Warner, avec Humphrey Bogart et Ida Lupino. Ecrit par John Huston et William Burnett d'après un roman de Burnett.
Remarques: idem, on m'en avait parlé avec beaucoup d'entrain, mais c'est oublier trop vite que je n'aime pas les histoires de crimes. Ça reste néanmoins très bien filmé, comme on pouvait s'y attendre de la part de Walsh, et la photographie est réellement magnifique.
Nominations possibles: photographie.


Hold Back the Dawn: réalisé par Mitchell Leisen, produit par Arthur Hornblow Jr. (Paramount), avec Charles Boyer, Olivia de Havilland et Paulette Goddard. Scénario de Charles Brackett et Billy Wilder d'après un roman de Ketti Frings.
Remarques: l'une de mes œuvres préférées, non seulement de l'année mais aussi de la décennie, que j'ai très envie de retrouver comme meilleur film, peut-être meilleur réalisateur si ce n'est pas trop chargé, mais il faudra bien distinguer Leisen au moins une fois; meilleur acteur pour le plus beau rôle de Charles Boyer, meilleure actrice pour la plus belle performance d'Olivia de Havilland, meilleur scénario, peut-être meilleurs montage et photographie, et meilleure musique originale. Paulette Goddard ne passe pas inaperçue mais il lui sera bien difficile de se faire une place du côté des seconds rôles.
Nominations possibles: film, Leisen, Boyer, Havilland, scénario, montage, photographie, musique.


How Green Was My Valley: réalisé par John Ford, produit par Darryl Zanuck (Fox), avec Roddy McDowall, Donald Crisp et Maureen O'Hara. Scénario de Philip Dunne d'après un roman de Richard Llewellyn.
Remarques: un chef-d’œuvre monumental injustement décrié ou qualifié d'ennuyeux, à mon avis essentiel comme meilleur film, meilleurs réalisateur et scénario, ainsi que dans toutes les catégories techniques: montage, photographie (!), décors, costumes, maquillage et musique. Les performances sont en général très bonnes, mais l'année est déjà trop chargée du côté des seconds rôles féminin, tandis que Donald Crisp a encore une chance, même si son interprétation ne méritait pas de pousser jusqu'à la victoire.
Nominations possibles: film, Ford, Crisp, scénario, montage, photographie, décors, costumes, maquillage, musique.


It Started with Eve: réalisé par Henry Koster, produit par Joe Pasternak (Universal), avec Deanna Durbin et Charles Laughton. Scénario de Leo Townsend et Norman Krasna sur une histoire originale d'Hanns Kräly.
Remarques: une histoire finalement décevante à force d'occulter les ambitions de l'héroïne pour se restreindre à une romance convenue, mais les acteurs sont fort sympathiques et le film mérite absolument une nomination pour ses décors et les gigantesques fresques des escaliers; et pour sa musique adaptée. Le film n'est toutefois pas aussi bon que ceux de 1939.
Nominations possibles: décors.


Johnny Eager: produit et réalisé par Mervyn LeRoy, coproduit par John Considine Jr. (MGM), avec Robert Taylor et Lana Turner. Scénario original de James Edward Grant et John Lee Mahin.
Remarques: le film m'a semblé solide sans être vraiment ma tasse de thé, mais ça méritera une deuxième visite pour se rafraîchir la mémoire. En temps normal je n'aime pas Van Heflin, mais il n'avait pas l'air d'avoir volé son Oscar sur le moment.
Nominations possibles: Heflin.


Ladies in Retirement: de Charles Vidor, produit par Lester Cowan et Gilbert Miller (Columbia), avec Ida Lupino et Elsa Lanchester. Scénario de Garrett Fort et Reginald Denham d'après une pièce de Reginald Denham et Edward Percy.
Remarques: une œuvre meilleure qu'il n'y paraît de prime abord, dont on retiendra surtout les seconds rôles féminins, notamment Isobel Elsom en patronne bourgeoise et surtout Elsa Lanchester en sœur à moitié folle et embarrassante à plus d'un égard. La musique et les décors pourraient s'ajouter à la liste à l'occasion.
Nominations possibles: Lanchester, décors, musique.


The Lady Eve: écrit et réalisé par Preston Sturges, produit par Paul Jones et Buddy DeSylva (Paramount), avec Barbara Stanwyck et Henry Fonda. D'après Two Bad Hats de Monckton Hoffe.
Remarques: un film que j'aime énormément, et dont l'aspect léger et pétillant n'est nullement un défaut pour le nommer dans la catégorie la plus prestigieuse. Sturges a le mérite de faire preuve d'une mise en scène enlevée mais c'est surtout pour le scénario qu'il mérite nomination; tandis que Barbara Stanwyck est tellement exceptionnelle en jouant sur les deux tableaux que c'est bien pour ce film qu'elle mérite distinction. Suivent encore les décors, la musique adaptée, et plus certainement les costumes, dont un divin bonnet grec et un éventail de dix kilomètres de diamètre; le montage pour les réactions très drôles de certains personnages, et les superbes coiffures de l'héroïne, qui embellissent une Barbara Stanwyck au faîte de sa séduction. Je suis également très fan d'Eugene Pallette en gros bébé qui réclame son petit-déjeuner, et oui, il me fait tellement rire qu'une nomination est fortement possible!
Nominations possibles: film, Stanwyck, Pallette, scénario, montage, costumes, coiffures.


The Little Foxes: réalisé par William Wyler, produit par Samuel Goldwyn, avec Bette Davis. Scénario de Lillian Hellman d'après sa propre pièce.
Remarques: un gigantesque chef-d’œuvre qui mérite à mon sens tout autant l'Oscar que Citizen Kane, malgré son caractère plus conventionnel, et qu'on retrouvera également comme meilleur réalisateur pour la mise en scène subtile de Wyler et ces jeux sur les escaliers; comme meilleure actrice pour Bette Davis, dans un numéro extraordinaire; comme meilleur second rôle masculin pour Herbert Marshall (à moins qu'il ne soit lead?) pour un rôle assez touchant et une sagesse d'esprit qui permet de souffler cinq minutes; comme meilleur second rôle féminin pour la performance magnifique de Patricia Collinge; comme meilleur scénario; comme meilleurs montage, photographie, décors, costumes et maquillage pour l'ambiance Vieux Sud reconstituée; et comme meilleure musique adaptée. Teresa Wright est vraiment captivante mais c'est hélas bondé dans sa catégorie.
Nominations possibles: film, Wyler, Davis, Marshall, Collinge, Wright, scénario, montage, photographie, décors, costumes, maquillage.


Lydia: réalisé par Julien Duvivier, produit par Alexander Korda, avec Merle Oberon. Scénario de Ben Hecht et Samuel Hoffenstein d'après Un Carnet de bal, de Julien Duvivier et Leslie Bush-Fekete.
Remarques: la revisite confirme l'impression initiale: c'est un petit chef-d’œuvre, un film plaisant qui brille par ses décors, ses costumes, son maquillage, sa photographie (certains plans très bien travaillés traduisent en images le destin de Lydia) et sa musique, l'héroïne servant de muse à un pianiste qui lui compose un concerto en son honneur. Le scénario est quant à lui excellent entre les différents points de vue, les retours en arrière, et le balancement entre idéalisation et réalité du passé (le bal onirique). Enfin, la mise en scène est légère, Merle Oberon trouve le rôle de sa vie, sans aucune fausse note, tandis que certains seconds rôles colorent joliment le tout, notamment Edna May Oliver en grand-mère croustillante et Hans Jaray en musicien délicat.
Nominations possibles: film, Duvivier, Oberon, Jaray, scénario, photographie, décors, costumes, maquillage, musique.


Major Barbara: produit et réalisé par Gabriel Pascal, co-réalisé avec Harold French et David Lean, avec Wendy Hiller et Rex Harrison. Scénario de George Bernard Shaw d'après sa propre pièce.
Remarques: un film auquel je ne suis pas très sensible, mais j'ai aimé l'histoire et la performance de Wendy Hiller.
Nominations possibles: Hiller, scénario.


The Maltese Falcon: écrit et réalisé par John Huston, produit par la Warner, avec Humphrey Bogart et Mary Astor. Scénario d'après un roman de Dashiell Hammett.
Remarques: techniquement c'est un chef-d’œuvre, mais je n'aime vraiment pas et n'y prends aucun plaisir. Je sais néanmoins être objectif et reconnaître que John Huston mérite absolument d'être de la partie comme meilleur réalisateur pour sa mise en scène très inspirée, et ce dès son premier film; que Mary Astor fascine à chaque apparition même si la catégorie meilleure actrice est déjà surchargée; et que le montage, la photographie, les décors et les costumes sont brillants. J'admets en revanche n'avoir jamais cherché à comprendre quelque chose au scénario étant donné que tous les personnages passent leur temps à mentir, malgré certains dialogues crépitants. Du côté des seconds rôles, Gladys George est nerveuse à souhait mais éclipsée par une éblouissante Lee Patrick, qui apparaît malheureusement trop peu, tandis que Peter Lorre et Sydney Greenstreet jouent essentiellement sur des clichés, et ne m'intéressent dès lors nullement.
Nominations possibles: Huston, Astor, Patrick, montage, photographie, décors, costumes.


Man Hunt: de Fritz Lang, produit par la Fox, avec Joan Bennett, Walter Pidgeon et George Sanders. Ecrit par Dudley Nichols d'après Rogue Male de Geoffrey Household.
Remarques: un film très bien mis en scène mais qui ne me touche aucunement, qu'il me faudrait revoir pour mieux rejuger du scénario et des performances d'acteurs. La photographie devrait être citée sans problèmes, de son côté.
Nominations possibles: photographie.


Meet John Doe: produit et réalisé par Frank Capra, écrit et coproduit par Robert Riskin, avec Gary Cooper et Barbara Stanwyck. Histoire originale de Richard Connell et Robert Presnell Sr.
Remarques: un Capra assez ennuyeux, qu'il me faudrait revoir à l'occasion.
Nominations possibles: /


Mr. and Mrs. Smith: réalisé apr Alfred Hitchcock, produit par la RKO, avec Carole Lombard et Robert Montgomery. Scénario original de Norman Krasna.
Remarques: un film raté, ou plus exactement très médiocre, qui échoue totalement à faire rire malgré la bonne volonté de ses interprètes.
Nominations possibles: /


Penny Serenade: de produit et réalisé par George Stevens (Columbia), avec Irene Dunne et Cary Grant. Scénario de Morrie Ryskind d'après une nouvelle de Martha Cheavens.
Remarques: j'adore, mais ça risque de ne pas être assez solide pour se hisser dans les catégories les plus importantes. Par contre, Irene Dunne est une fois de plus brillante sans jamais verser dans le mélodrame, et Cary Grant surprend agréablement dans un contre-emploi. J'aime également l'histoire et les apparitions très distinguées de Beulah Bondi, qui suggère beaucoup plus en quelques regards que ce que le seul scénario disait de son personnage.
Nominations possibles: film, Stevens, Grant, Dunne, Bondi.


Sergeant York: produit et réalisé par Howard Hawks, coproduit par Hal Wallis et Jesse Lasky (Warner), avec Gary Cooper. Scénario original d'Abem Finkel, Harry Chandlee, Howard Koch et John Huston.
Remarques: si je vous dis que j'ai vu ce film deux fois et que je suis incapable de me rappeler quoi que ce soit, vous me croyez? La seule chose qui me revient à l'esprit c'est Walter Brennan en pasteur et Margaret Wycherly chantant "In the Sweet By and By" à l'église... Gary Cooper ne m'a quant à lui nullement marqué dans ce rôle, mais peut-être que certaines catégories techniques seraient à revoir à la hausse si je me décide à la lui redonner une chance.
Nominations possibles: /


The Shanghai Gesture: écrit et réalisé par Josef von Sternberg, produit par Arnold Pressburger, avec Ona Munson, Walter Huston et Gene Tierney. D'après une pièce de John Colton.
Remarques: ce n'est pas un aussi grand Sternberg que ceux des années 1930, mais la mise en scène est une fois de plus captivante à bien des égards. Ona Munson brille quant à elle de charisme, tandis que les décors, costumes, coiffures (!!!) et maquillage; ou encore la photographie et les effets sonores restent fortement envisageables pour une citation.
Nominations possibles: Sternberg, Munson, photographie, décors, costumes, coiffures, effets.


The Shepherd of the Hills: d'Henry Hathaway, produit par Jack Moss (Paramount), avec John Wayne et Beulah Bondi. Scénario de Grover Jones et Stuart Anthony d'après un roman d'Harold Bell Wright.
Nominations possibles: ça se laisse regarder, mais je ne vois vraiment rien d'essentiel à distinguer.


Skylark: produit et réalisé par Mark Sandrich (Paramount), avec Claudette Colbert, Ray Milland et Brian Aherne. Scénario d'Allan Scott et Zion Myers d'après une pièce de Samson Raphaelson.
Remarques: une comédie qu'il me faudra revoir à cause de son casting excessivement alléchant, même si le premier visionnage m'a laissé un souvenir assez sinistre.
Nominations possibles: /


The Strawberry Blonde: de Raoul Walsh, produit par la Warner, avec James Cagney, Olivia de Havilland et Rita Hayworth. Scénario de Julius et Philip Epstein d'après une pièce de James Hagan.
Nominations possibles: idem, à revoir au plus vite, car je n'avais pas trouvé ça drôle du tout.


Sullivan's Travels: écrit, produit et réalisé par Preston Sturges (Paramount), avec Veronica Lake et Joel McCrea.
Remarques: c'est pour beaucoup un chef-d’œuvre, mon sentiment est néanmoins plus mitigé, mais la nomination est fortement recommandée pour le scénario. Joel McCrea était de mémoire assez bon, mais ce n'est pas l'acteur qui m'a le plus marqué cette année et, si Veronica Lake trouve quant à elle le rôle de sa vie, ça ne veut hélas pas dire grand chose dans son cas.
Nominations possibles: McCrea, scénario.


Sun Valley Serenade: réalisé par Bruce Humberstone, produit par Milton Sperling (Fox), avec John Payne, Glenn Miller et Sonja Henie. Ecrit par Helen Logan et Robert Ellis sur une histoire originale d'Art Arthur et Robert Harari.
Remarques: un film aussi charmant qu'oubliable mais qui ne déparerait nullement comme meilleure photographie, meilleurs décors, meilleure chanson pour "Chattanooga Choo Choo", et meilleures chorégraphies pour le patinage tout en reflets lors du dernier numéro.
Nominations possibles: chanson.


Sunny: produit et réalisé par Herbert Wilcox, avec Anna Neagle et Ray Bolger. Scénario de Sig Herzig d'après une pièce d'Otto Harbach et Oscar Hammerstein II.
Nominations possibles: éventuellement meilleurs costumes mais ce n'est vraiment pas une priorité.


Suspicion: réalisé par Alfred Hitchcock, produit par Harry Edington (RKO), avec Joan Fontaine et Cary Grant. Scénario d'Alma Reville, Joan Harrison et Samson Raphaelson d'après Before the Fact d'Anthony Berkeley.
Remarques: contrairement à beaucoup j'aime le film, le scénario et les performances d'acteurs, même si je reconnais que ce n'est un pic pour personne. Je pourrais néanmoins nommer l'histoire s'il reste des places puisque ça me captive sincèrement malgré une fin en demi-teinte; et ajouter des citations pour la photographie lors de la montée du verre de lait; pour les décors et ces grandes chaises d'ébène; et peut-être pour les costumes ou effets spéciaux.
Nominations possibles: photographie, décors, costumes, effets.


Tanks a Million: de Fred Guiol, produit par Hal Roach, avec James Gleason et Noah Tracy. Ecrit par Edward Seabrook, Paul Girard Smith et Warren Wilson.
Nominations possibles: vraiment aucune.


That Hamilton Woman: produit et réalisé par Alexander Korda, avec Vivien Leigh et Laurence Olivier. Scénario original de Walter Reisch et Robert Sherriff.
Remarques: un film un brin décevant par rapport à mes attentes, mais qui mérite absolument des nominations pour Laurence Olivier, pour une fois plus cinématographique que théâtral et par conséquent bien plus décontracté; pour Vivien Leigh et sa performance une fois encore d'un très haut niveau; et bien entendu pour la photographie, les décors, les costumes (!), les coiffures et la musique originale. Peut-être y aura-t-il quelque chose pour le scénario à la fin, mais j'ai toujours préféré la version de 1929... Allez-y, lapidez-moi!
Nominations possibles: Leigh, Olivier, photographie, décors, costumes, coiffures, musique.


That Night in Rio: d'Irving Cummings, produit par la Fox, avec Alice Faye, Don Ameche et Carmen Miranda. Scénario de George Seaton, Jessie Ernst, Hal Long et Bess Meredyth, d'après une pièce de Hans Adler et Rudolph Lothar.
Nominations possibles: éventuellement une citation pour l'une des chansons, si j'arrive à passer outre mes énormes réserves sur le film dans son ensemble.


That Uncertain Feeling: produit et réalisé par Ernst Lubitsch, coproduit par Sol Lesser, avec Melvyn Douglas et Merle Oberon. Scénario de Walter Reisch et Donald Ogden Stewart d'après une pièce d'Émile de Najac et Victorien Sardou.
Nominations possibles: le duo d'acteurs est éminemment sympathique, mais impossible de faire de la place... A revoir pour tenter de citer le film au moins une fois dans une catégorie mineure.


They Died with Their Boots On: réalisé par Raoul Walsh, produit par la Warner, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland. Scénario original de Wally Kline et Æneas MacKenzie.
Remarques: le scénario m'a convaincu dans ses grandes lignes même si ça restera très polémique pour les historiens, et la technique regorge de nombreuses qualités, en particulier du côté du montage, de la photographie, des costumes et décors, du son et du maquillage. Errol Flynn et Hattie McDaniel rivalisent quant à eux de charisme, mais tout le monde s'efface dès qu'apparaît Olivia de Havilland dans sa performance comique la plus brillante, une réussite tellement hilarante que je suis à deux doigts de faire un doublon en la citant à la fois comme premier rôle pour Dawn et comme second rôle ici.
Nominations possibles: Havilland, montage, photographie, décors, costumes, maquillage, son.


They Met in Bombay: de Clarence Brown, produit par Hunt Stromberg (MGM), avec Clark Gable et Rosalind Russell. Scénario d'Edwin Justus Mayer, Anita Loos et Leon Gordon sur une histoire de John Kafka.
Remarques: une histoire comique qui se transforme inexplicablement en film de guerre, mais des acteurs sympathiques et des costumes de rêves.
Nominations possibles: costumes.


This Woman Is Mine: produit et réalisé par Frank Lloyd, avec Franchot Tone et Walter Brennan. Scénario de Frederick Jackson et Seton Miller sur une histoire originale de Gilbert Gabriel.
Nominations possibles: éventuellement musique, décors ou costumes, mais rien de prioritaire, vraiment.


Two-Faced Woman: de George Cukor, produit par Gottfried Reinhardt (MGM), avec Greta Garbo et Melvyn Douglas. Scénario de Samuel Behrman, Salka Viertel et George Oppenheimer, suggéré par une pièce de Ludwig Fulda.
Remarques: Garbo est à mourir de rire dans un grand numéro comique allant encore plus loin que Ninotchka, mais le découpage du film par la censure en a malheureusement altéré l'effet. J'aimerais néanmoins avoir le film quelque part dans une catégorie mineure, alors à méditer.
Nominations possibles: Garbo.


Unfinished Business: produit et réalisé par Gregory La Cava (Universal), avec Irene Dunne et Robert Montgomery. Scénario original d'Eugene Thackrey.
Nominations possibles: visiblement pas l'Irene Dunne qui m'a le plus marqué. A revoir.


When Ladies Meet: produit et réalisé par Robert Leonard, coproduit par Orville Dull (MGM), avec Joan Crawford, Greer Garson et Robert Taylor. Scénario d'Anita Loos et Samuel Lauren d'après une pièce de Rachel Crothers.
Remarques: un film décevant malgré le duo d'actrices attendu, lesquelles tirent heureusement leur épingle du jeu, l'avantage à Greer Garson. Peut-être les costumes peuvent-ils espérer décrocher une citation.
Nominations possibles: costumes.


A Woman's Face: réalisé par George Cukor, produit par Victor Saville (MGM), avec Joan Crawford et Melvyn Douglas. Scénario d'Elliot Paul et Donald Ogden Stewart d'après Il était une fois de Francis de Croisset.
Remarques: un chef-d’œuvre méconnu à nommer impérativement comme meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario pour une histoire excitante et complexe aux multiples rebondissements, meilleure actrice pour une performance sensationnelle de Joan Crawford, meilleurs montage, photographie (les bois, les fleurs en ville, la neige suédoise), décors (le château et l'usine), costumes (la fête traditionnelle), et meilleur maquillage (forcément). J'ai également une grande affection pour les seconds rôles masculins, en particulier Albert Bassermann en vieux grand-père vraiment sympa, et à la surprise générale, Richard Nichols en garçonnet étonnamment attachant. Et puis il y a Osa Massen dans le rôle de sa vie...
Nominations possibles: film, Cukor, Crawford, Bassermann, Nichols, scénario, montage, photographie, décors, costumes, maquillage.


You Belong to Me: produit et réalisé par Wesley Ruggles (Columbia), avec Barbara Stanwyck et Henry Fonda. Scénario de Claude Binyon sur une histoire originale de Donald Trumbo.
Nominations possibles: une comédie qui m'avait déçu et dont j'ai déjà tout oublié. A revoir.


Ziegfeld Girl: de Robert Leonard et Busby Berkeley, produit par Pandro Berman (MGM), avec Lana Turner, Hedy Lamarr et Judy Garland. Scénario de Sonya Levien et Marguerite Roberts sur une histoire originale de William Anthony McGuire.
Remarques: côté technique, c'est du tout bon avec la photographie, les décors, les costumes, les coiffures, la musique et les chorégraphies, mais la lumière du film reste une éblouissante Lana Turner dans son plus beau rôle, ce qui corse grandement la compétition. J'admettrais enfin que Judy Garland me plaît mieux ici que dans ses films les plus connus.
Nominations possibles: Turner, photographie, décors, costumes, coiffures, son.


Résumé

sont sûrs d'être nommés: Ball of Fire, Citizen Kane, Dr. Jekyll and Mr. Hyde, Dumbo, The Great Lie, Hold Back the Dawn, How Green Was My Valley, It Started with Eve, Ladies in Retirement, The Lady Eve, The Little Foxes, Lydia, The Maltese Falcon, The Shanghai Gesture, That Hamilton Woman, A Woman's Face.

j'espère pouvoir les citer: The Devil and Miss Jones, The Flame of New Orleans, Major Barbara, Penny Serenade, Sullivan's Travels, Suspicion, That Uncertain Feeling, They Died with Their Boots On, Ziegfeld Girl.

ont encore une chance: Back Street, Blossoms in the Dust, Here Comes Mr. Jordan, High Sierra, Johnny Eager, Man Hunt, Sun Valley Serenade.

plus de places, hélas: They Met in Bombay, Two-Faced Woman, When Ladies Meet.

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